Imagerie médicolégale

Comment interpréter un scanner post-mortem ?

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Fabrice Dedouit, Douraied Ben Salem, Éric Dumousset, Guillaume Gorincour et Mathilde Ducloyer Le 13/08/21 à 7:00, mise à jour le 31/01/24 à 16:34 Lecture 12min.

Le scanner post-mortem sans injection représente la modalité d’imagerie post-mortem prépondérante en France, en raison de son accessibilité, de sa rapidité de réalisation et de sa pertinence pour la détection des lésions traumatiques © Mathilde Ducloyer et coll.

Résumé

L’imagerie médicolégale est en passe de devenir une spécialité radiologique à part entière. Sa mise en pratique nécessite toutefois des connaissances théoriques sur le cadre de réalisation des examens post-mortem et sur la sémiologie normale du corps décédé. Cet article a pour but d’expliquer les particularités du questionnement médicolégal, les atouts du scanner post-mortem et les grandes lignes d’interprétation.

Introduction

Fascinantes pour certains ou repoussantes pour d’autres, les investigations pratiquées sur les morts soulèvent souvent questionnements et intérêt. L’imagerie médicolégale ne déroge pas à cette règle. Son essor depuis plusieurs années en France comme dans de nombreux pays tend à en faire une spécialité radiologique à part entière, dont les applications et la sémiologie ne cessent de se préciser [1].

Imagerie post-mortem : cadre procédural, modalités, buts

Cadre procédural

L’imagerie post-mortem en France est majoritairement réalisée dans le cadre d’une procédure pénale, ouverte pour déterminer les causes de la mort et éliminer l’intervention d’un tiers. En cas de décès dit « suspect » (mort violente et/ou inattendue), l’obstacle médicolégal est posé sur le certificat de décès : il place le corps sous main de justice. Toutes les investigations post-mortem (imagerie, autopsie, prélèvements anatomopathologiques et toxicologiques) seront alors entreprises sur décision du pr

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Auteurs

Fabrice Dedouit

Radiologue, médecin légiste, Service de médecine légale, CHU de Toulouse

Douraied Ben Salem

Radiologue, PU-PH Service de neuroradiologie et d’imagerie médicolégale, CHU de Brest

Éric Dumousset

Radiologue, Service de radiologie, CHU de Clermont-Ferrand

Guillaume Gorincour

Radiologue, Institut d’imagerie IMAGE 2, Marseille

Mathilde Ducloyer

Radiologue, médecin légiste, Service de médecine légale, service de radiologie centrale, CHU de Nantes

Bibliographie

  1. O’Donnell C, Woodford N., « Post-mortem radiology—a new sub-speciality? », Clinical Radiology, novembre 2008, vol. 63, n° 11, p. 1189‑1194. DOI : 10.1016/j.crad.2008.05.008.
  2. Jalalzadeh H., Giannakopoulos G. F., Berger F. H. et coll., « Post-mortem imaging compared with autopsy in trauma victims – A systematic review », Forensic Science International, décembre 2015, vol. 257, p. 29‑48. DOI : 10.1016/j.forsciint.2015.07.026.
  3. Grabherr S., Grimm J., Baumann P. et coll., « Application of contrast media in post-mortem imaging (CT and MRI) », La Radiologia Medica, septembre 2015, vol. 120, n° 9, p. 824‑834. DOI : 10.1007/s11547-015-0532-2.
  4. Thayyil S., Sebire N. J., Chitty L. S. et coll., « Post-mortem MRI versus conventional autopsy in fetuses and children: a prospective validation study », The Lancet, juillet 2013, vol. 382, n° 9888, p. 223‑233. DOI : 10.1016/s0140-6736(13)60134-8.
  5. Di Paolo M., Maiese A., dell’Aquila M. et coll., « Role of post mortem CT (PMCT) in high energy traumatic deaths », La Clinica Terapeutica, novembre 2020, vol. 171, n° 6 : e490‑500. DOI : 10.7417/ct.2020.2263.
  6. Kirchhoff S. M., Scaparra E. F., Grimm J., et coll., « Postmortem computed tomography (PMCT) and autopsy in deadly gunshot wounds—a comparative study », International Journal of Legal Medicine, mai 2016, vol. 130, n° 3, p. 819‑826. DOI : 10.1007/s00414-015-1225-z.
  7. Hatch G. M., Dedouit F., Christensen A. M. et coll., « RADid: A pictorial review of radiologic identification using postmortem CT », Journal of Forensic Radiology and Imaging, avril 2014, vol. 2, n° 2, p. 52‑59. DOI : 10.1016/j.jofri.2014.02.039.
  8. Ampanozi G., Zimmermann D., Hatch G. M. et coll., « Format preferences of district attorneys for post-mortem medical imaging reports: understandability, cost effectiveness, and suitability for the courtroom: A questionnaire based study », Legal Medicine, mai 2012, vol. 14, n° 3, p. 116‑120. DOI : 10.1016/j.legalmed.2011.12.008.
  9. Gascho D., Thali M. J., Niemann T., « Post-mortem computed tomography: Technical principles and recommended parameter settings for high-resolution imaging », Medicine, Science and the Law, janvier 2018, vol. 58, n° 1, p. 70‑82. DOI : 10.1177%2F0025802417747167.
  10. Filograna L., Thali M. J., « Post-mortem CT imaging of the lungs: pathological versus non-pathological findings », La Radiologia Medica, décembre 2017, vol. 122, n° 12, p. 902‑908. DOI : 10.1007/s11547-017-0802-2.
  11. Sieswerda-Hoogendoorn T., Beenen L. F. M., van Rijn R. R., « Normal cranial postmortem CT findings in children », Forensic Science International, janvier 2015, vol. 246, n° 43‑49. DOI : 10.1016/j.forsciint.2014.10.036.
  12. Proisy M., Loget P., Bouvet R. et coll., « Non-specific post-mortem modifications on whole-body post-mortem computed tomography in sudden unexpected death in infancy », Journal of Forensic Radiology and Imaging, mars 2015, vol. 3, n° 1, p. 16‑23. DOI : 10.1016/j.jofri.2015.02.001.
  13. Van Kan R. A. T., Haest I. I. H., Lobbes M. B. I. et coll. « Post-mortem computed tomography in forensic investigations of lethal gunshot incidents: is there an added value? », International Journal of Legal Medicine, novembre 2019, vol. 133, n° 6, p. 1889‑1894. DOI : 10.1007/s00414-019-02108-y.
  14. Egger C., Vaucher P., Doenz F. et coll., « Development and validation of a postmortem radiological alteration index: the RA-Index », International Journal of Legal Medicine, mars 2012, vol. 126, p. 559‑566. DOI : 10.1007/s00414-012-0686-6.
  15. De Bakker H. M., Warmbrunn M. V., van den Biggelaar P. et coll., « Fracture patterns of the hyoid-larynx complex after fatal trauma on the neck: retrospective radiological postmortem analysis of 284 cases », International Journal of Legal Medicine, juillet 2020, vol. 134, n° 4. E-pub 7 janv 2020 [cité 23 mars 2020]. DOI : 10.1007/s00414-019-02241-8.

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