L’IRM à champ permanent ? De quoi parle-t-on ?
Bertrand Beaumont / Dans le monde de l’IRM, il y a deux grandes catégories de systèmes : les plus répandus aujourd’hui sont les IRM à bobine supraconductive (qui nécessitent de l’hélium et énormément d’énergie pour maintenir les propriétés supraconductrices de la bobine de l’IRM). L’autre approche, sur laquelle Esaote est positionnée depuis 35 ans, c’est l’utilisation d’aimants permanents pour générer un champ magnétique (deux gros aimants néodymes combinés). Les champs générés sont inférieurs à 0,5 T, mais permettent de réaliser des images tout à fait normalement.
Pourquoi cette technologie n’a-t-elle jamais percé jusqu’à maintenant ?
B. B. / Pendant longtemps, il a été reproché aux IRM à champ permanent leur faible résolution et la moindre performance diagnostique, ainsi que des durées d’acquisition trop longues.
La technologie n’a jamais trop percé en France, mais dans la plupart des pays du monde, ces IRM ont trouvé leur place dans l’arsenal diagnostique à disposition du corps médical. En effet, les innovations développées tant sur l’acquisition que sur le traitement d’image, ont fait progresser nos IRM, qui ont atteint des niveaux souvent jugés étonnants lors de tests réalisés à l’aveugle.
À vocation surtout ostéoarticulaire, elles viennent compléter l’activité d’IRM supraconductrice généraliste, ou trouvent leur place dans des centres spécialisés.
Enfin, la facilité d’installation (ni tube de quench, ni de ligne haute puissance, et surface d’installation réduite), le workflow simplifié développé par les équipes Esaote, et les coûts opérationnels contenus, ont fait des IRM à aimant permanent des références en termes d’installation en contexte contraint.
Le point saillant de 2024, c’est que la réforme en cours des autorisations d’équipements matériels lourds (EML) permet de repenser la place des IRM à champ permanent en France, avec notamment la toute dernière génération d’IRM Esaote.
Pouvez-vous nous expliquer cette réforme des EML et la façon dont l’IRM à champ permanent change la donne ?
B. B. / Jusqu’ici, le régime d’autorisation des EML, délivré au cas par cas pour chaque IRM, rendait l’introduction d’IRM à champ permanent très difficile car concurrençant des autorisations d’IRM supraconductive à vocation généraliste dont l’obtention était pour le moins compliquée.
Le projet de réforme vise à améliorer l’accès aux soins diagnostiques pour l’ensemble de la population française, en rééquilibrant les inégalités régionales et en modernisant les infrastructures de santé. Ainsi, la nouvelle réforme redistribue les cartes en quelque sorte en laissant davantage aux sites exploitants des EML le choix des technologies qu’ils souhaitent déployer ; dans la mesure où le projet porté par le site répond aux besoins de santé du territoire.
La réforme introduit la notion de trois EML par site, et le panachage des équipements peut conduire à des scénarii où la question d’une deuxième IRM sur un site se pose. C’est dans ce contexte que la question d’une IRM à champ permanent intervient.
Compte tenu de la pression organisationnelle et financière sur les établissements de santé ou les structures d’imagerie, l’achat d’une IRM 1,5 T ou 3 T en deuxième IRM est une décision qui peut, dans de nombreux cas, être challengée par une IRM Esaote.
Que ce soit sur des aspects de ressources humaines nécessaires, de travaux à mettre en œuvre, de coûts opérationnels (consommation électrique minimale et maintenance réduite), une IRM à champ permanent peut être un complément idéal à une IRM généraliste.
Aujourd’hui il nous faut au maximum trois mois pour déployer une IRM Esaote, voire un mois et demi si les opérations sont un peu anticipées.
Enfin, ces IRM offrent une expérience patient unique tant par leur nature ouverte (évitant la claustrophobie) que par le niveau de bruit en acquisition.
Tous ces points font réfléchir (ou passer à l’action) de nombreux interlocuteurs avec qui nous parlons d’IRM à champ permanent ces derniers mois.
Site web : https://www2.esaote.com