Radioprotection

L’IRSN propose de nouveaux niveaux de référence diagnostiques

Suite à son bilan 2013-2015 des données dosimétriques recueillies auprès des structures publiques et privées, l’IRSN émet plusieurs propositions pour améliorer la radioprotection des patients. Parmi celles-ci : la révision à la baisse des niveaux de référence diagnostiques et le relevé systématique des doses en radiologie interventionnelle.

Le 16/01/17 à 8:00, mise à jour hier à 15:13 Lecture 3 min.

En scanner, les valeurs des 75e centiles relevées en 2015 sont inférieures aux NRD. L’institut préconise donc une baisse de ces NRD pour tous les types d’examens. © Benjamin Bassereau

Les niveaux de référence diagnostique (NRD) devraient presque tous baisser d’ici à la fin 2017. Dans son bilan des analyses des données dosimétriques recueillies auprès des installations françaises entre 2013 et 2015, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) recommande en effet une révision à la baisse de ces seuils réglementaires définis par la loi. Elle pourrait être instaurée avant la fin de l’année par un nouvel arrêté du ministère de la Santé, sur proposition de l’Autorité de sûreté nucléaire.

Une baisse préconisée pour presque tous les examens

La valeur des NRD actuels en radiologie et en scanographie correspond au 75e centile de la distribution des moyennes des données recueillies pour un type d’examen entre 2009 et 2010. En médecine nucléaire, les NRD sont basés sur la moyenne des activités moyennes administrées dans les services sur la même période. L’IRSN propose de les redéfinir suivant les mêmes calculs, à partir des données collectées en 2015. En radiologie conventionnelle, les valeurs des 75e centiles relevées en 2015 sont toutes inférieures aux NRD. L’institut préconise donc une baisse de ces NRD pour tous les types d’examens. Même chose en mammographie, en scanner et en médecine nucléaire, excepté pour un examen.

© IRSN

Liste des examens recommandés par l’IRSN en radiologie conventionnelle et leurs valeurs numériques des produits dose.surface associés, mises à jour pour les 75es centiles, proposées pour les 50es centiles. © IRSN

Des NRD pour la radiologie interventionnelle

Par ailleurs, pour accompagner l’évolution des pratiques, l’IRSN conseille de créer des NRD en activité massique pour 4 examens de médecine nucléaire, pour la partie scanner des TEP-TDM et pour quatre nouveaux examens scanographiques : les examens thorax-abdomen, les ECG prospectif et rétrospectif du cœur et l’exploration des sinus sans injection. En outre, il juge souhaitable l’extension du champ d’application des NRD à d’autres pratiques, telles que l’imagerie hybride en médecine nucléaire (TEP-TDM corps entier au 18F-FDG) et la radiologie interventionnelle. « La mise en œuvre de niveaux de référence en radiologie interventionnelle fait partie des objectifs prioritaires définis par les autorités, en particularité la Commission européenne », rappelle le rapport.

© IRSN

Liste des examens recommandés par l’IRSN en scanographie et leurs valeurs numériques associées, pour une acquisition unique, mises à jour le cas échéant pour les 75es centiles, proposées pour les 50es centiles. © IRSN

Nouveaux calculs et nouveaux objectifs d’optimisation pour les NRD

L’IRSN propose la création d’un nouvel indicateur en complément des NRD existants. Sa valeur correspondrait à celle du 50e centile des moyennes des doses collectées. « Il s’agit de donner un objectif d’optimisation pour encourager les services qui sont déjà en dessous des NRD à améliorer leurs pratiques », justifie Patrice Roch, ingénieur au sein de l’Unité d’expertise en radioprotection médicale de l’IRSN. En outre, l’institut envisage de modifier le mode de calcul de valeurs des NRD. Ils seraient déterminés à partir de l’analyse des médianes des données envoyées par les établissements, en remplacement des analyses des moyennes, conformément aux recommandations internationales.

© IRSN

Propositions de NRD pour la mammographie. © IRSN

Recueillir des données pédiatriques

Enfin, l’IRSN veut améliorer la collecte des données pour les examens pédiatriques. Le mode actuel de recueil ne lui fournit en effet par suffisamment d’informations pour fixer des NRD pour ces examens. « Beaucoup de centres ne font pas assez d’examens sur les enfants pour des données à transmettre, explique Patrice Roch. Nous considérons qu’il faudrait rendre obligatoire la transmission des doses pour au moins un type d’examen pédiatrique et réduire le nombre d’examens consécutifs que les installations doivent réaliser pour pouvoir envoyer les relevés. »

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Liste des examens recommandés par l’IRSN en médecine nucléaire et leurs valeurs numériques associées mises à jour, le cas échéant. © IRSN

Auteurs

Jérome Hoff

Rédacteur en chef adjoint

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