Méthode RESC au CHU Dijon-Bourgogne

La résonance énergétique qui apaise le patient en imagerie

Pascale Renier, manipulatrice au CHU Dijon-Bourgogne, termine sa formation aux techniques de la résonance énergétique par stimulation cutanée (RESC). Elle l’utilise pour calmer les patients, réduire leur douleur et faciliter les gestes des radiologues.

Le 24/02/17 à 16:00, mise à jour aujourd'hui à 14:17 Lecture 6 min.

La méthode RESC est en partie basée sur la médecine traditionnelle chinoise. Elle utilise la propagation des ondes sonores dans les liquides corporelles. Elle est utilisée pour la prise en charge de la douleur, de l'anxiété et le rééquilibrage énergétique. © Virginie Facquet.

Jeudi 16 février, Mme L., coquette octogénaire, arrive dans le service d’imagerie du centre hospitalier universitaire Dijon-Bourgogne. Elle confie être venue avec son petit-fils car elle craint de prendre le tramway seule. Elle a peur de faire un malaise, elle sent ses jambes affaiblies depuis qu’elle a subi plusieurs interventions suite à une péritonite. Cette patiente doit passer un scanner pulmonaire avec injection de produit de contraste car elle a des difficultés à respirer profondément. Bien qu’elle se dise sereine et pas angoissée par les résultats, ses gestes laissent transparaître son stress. Un stress avec lequel elle cohabite depuis de nombreuses années. Lorsqu’elle a pris de rendez-vous, Pascale Renier, lui a proposé une séance de résonance énergétique par stimulation cutanée (RESC) en amont de l’examen. Cette manipulatrice arrive au bout de sa formation à cette méthode, qu’elle commence à exercer auprès des patients du CHU.

© V. F.

La séance a été proposée à la patiente lors de la prise de rendez-vous. © V. F.

La propagation des ondes sonores

La méthode RESC fait appel à la propagation des ondes sonores dans les liquides corporels. Elle est basée sur les principes de la médecine traditionnelle chinoise, à laquelle elle emprunte la cartographie des méridiens et des points, et exploite les lois physiques de l’océanographie. Non invasive, sans contre-indication, elle est utilisée pour la prise en charge de la douleur, de l’anxiété et le rééquilibrage énergétique. Selon Pascale Renier, elle apporte détente, apaisement physique et psychologique et permet d’équilibrer l’énergie à l’intérieur du corps. « Notre corps étant composé essentiellement d’eau, nous pouvons décoder son langage et comprendre les turbulences liées à la maladie. Tout contact sur l’eau est un signal sonore et tout contact sur la peau est un signal énergétique », expose-t-elle.

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La manipulatrice commence par travailler sur la première ceinture, qui permet « d'ouvrir le sas » © V. F.

Être à l’écoute de son corps

Après avoir recueilli une nouvelle fois le consentement de la patiente. Pascale Renier lui demande d’ôter ses bijoux et de desserrer la ceinture de son pantalon. « Il faut limiter les objets métalliques pour ne pas empêcher la circulation », lui explique-t-elle. La patiente s’installe sur une table, la lumière est tamisée. Elle évalue son anxiété et sa douleur sur une échelle de 0 à 10. La manipulatrice lui parle en la regardant dans les yeux. Mme L. est particulièrement bavarde. Pascale Renier l’écoute, et la guide : « Essayez d’être le plus calme possible et d’être réceptive à ce qui se passe dans votre corps. »

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Pascale Renier travaille ensuite au niveau des pieds, « sur un point qui tonifie et un qui apaise ». © V. F.

Deux doigts en résonnance

La future échoénergéticienne pose un doigt entre le nombril et la symphyse pubienne de la patiente et un autre dans son dos. « Nous plaçons deux doigts en résonance sur des points précis afin de créer une connexion pour induire un écho », décrit-elle. Un contact très doux, très subtil, avec parfois une intention de retrait pour envoyer une onde sonore dans les liquides corporels. « Je suis très à l’écoute des ressentis. Ils sont différents selon les personnes et les praticiens : pulsations, picotements, chaleur, etc. Nous avons une main active qui émet l’onde de son et une main passive qui la reçoit. Nous écoutons alors la fluidité de la circulation énergétique dans le corps. Nous rencontrons des obstacles liés à une maladie, des douleurs ou des émotions. Un blocage se crée et la méthode RESC permet de restaurer la circulation. » Le silence s’impose. Pascale se concentre. La patiente écoute son corps. Son ventre gargouille, premier signe des effets de la méthode. « Je ressens de la chaleur dans les pieds », indique-t-elle.

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Elle revient ensuite au ventre pour évacuer la douleur. © V. F.

Faire circuler l’énergie et équilibrer

La manipulatrice travaille sur la première ceinture. Ce n’est pas prévu par le protocole de base, mais cela permet « d’ouvrir le sas » et de faire circuler l’énergie. « Le protocole est ainsi plus efficace. Quand la ceinture est ouverte, je ressens de la chaleur, des picotements », commente-t-elle. La patiente sourit, se détend. « Je travaille maintenant au niveau des pieds, sur un point qui tonifie et un point qui apaise. Puis, je reviens au niveau du ventre pour faire une évacuation de la douleur », poursuit Pascale, avant de se placer au niveau de la tête pour la conclusion crânienne. La patiente s’apaise, sa respiration se ralentit. « Ces points ont une action sédative et apportent un apaisement mental. Ensuite je fais une évacuation au niveau des épaules. » Parfois, les patients s’endorment.

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Après le ventre, Pascale Renier se place au niveau de la tête pour la « conclusion crânienne » © V. F.

Difficile à mettre en place

La méthode RESC est enseignée et pratiquée dans de nombreux hôpitaux en France. Pascale Renier a proposé des ateliers pour le personnel de radiologie. Elle-même a suivi trois modules de formation sur trois ans. « J’ai terminé en décembre et je présente mon mémoire sur les intérêts de la RESC lors de gestes interventionnels en juin 2017 », précise-t-elle. Elle animait déjà un atelier de shiatsu, ce qui a facilité la mise en place de la technique dans son service. « C’est tout de même un peu compliqué, déplore-t-elle Il faut prévoir un temps de 45 minutes avec le patient avant l’examen. Je dois donc être détachée des autres modalités, et, avec le manque de personnel, c’est parfois difficile à organiser ». Pour autant, elle reste optimiste. Elle va utiliser la méthode sur des patients qui doivent subir des gestes en imagerie interventionnelle, puis aimerait en faire bénéficier les enfants pour éviter les anesthésies lors d’examen en IRM. « Nous allons recenser les séances et leur durée afin d’évaluer le bénéfice de l’hypnoanalgésie et de la méthode RESC dans la prise en charge des patients. Si les résultats sont concluants, nous pourrons espérer détacher quotidiennement une manipulatrice pour réaliser cette activité », annonce Aurélie Koehrer, cadre de santé.

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Enfin, la manipulatrice évacue la douleur au niveau des épaules. © V. F.

« Cela fonctionne bien quand les gens sont réceptifs »

La méthode RESC semble en tout cas faire l’unanimité dans le service. « J’étais sceptique au départ et je me suis aperçu que cela fonctionne bien quand les gens sont réceptifs. Ils sont plus sereins, calmes, détendus pour des biopsies ou des procédures de radiologie interventionnelle, reconnaît Romaric Loffroy, chef du service d’imagerie. Ils ont un meilleur souvenir du geste. Ils ne sont plus un numéro, on passe du temps avec. C’est aussi bénéfique pour les opérateurs. Il faut se réorganiser au niveau de planning, mais nous sommes très contents », conclut-il.

Une patiente satisfaite

La patiente se relève détendue, un peu déboussolée. Elle évalue son angoisse et sa douleur à 3 au lieu de 7 et 5 à son arrivée. Elle part faire son scanner et le radiologue indique à Pascale que tout s’est bien passé. La patiente est satisfaite de sa séance, beaucoup plus sereine.

Auteurs

Virginie Facquet

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