Alors que l’élection présidentielle approche, des syndicats et sociétés savantes font entendre leurs doléances aux futurs candidats. Le 3 février dernier, la Fédération hospitalière de France (FHF) a ainsi diffusé une plateforme de propositions, qu’elle a présentée pendant une conférence de presse. Ce document fixe douze orientations politiques destinées à répondre aux défis que devront relever les établissements de santé dans les cinq prochaines années : celui de la lutte contre les inégalités sociales et d’accès à la santé à la population, celui de la réorganisation des établissements, notamment avec la création des groupements hospitaliers de territoire ; celui de l’avenir du financement et celui de l’attractivité.
Attirer et fidéliser le personnel hospitalier
Ce dernier défi est lancé « pour continuer à attirer les meilleurs personnels médicaux, paramédicaux, administratifs, et les fidéliser, en leur garantissant un environnement professionnel de haute qualité ». L’objectif est de donner plus de visibilité sur la carrière des jeunes médecins et de revaloriser les conditions de rémunération. Cette mesure pourrait permettre de faire face à la pénurie de radiologues dans les hôpitaux. L’accent est également mis sur la pertinence des soins. D’après l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), 20 % des dépenses de santé n’améliorent pas la santé, ou pire, ont un effet néfaste et près de 30 % des actes médicaux ne sont pas pleinement justifiés. La FHF propose ainsi « d’intégrer de façon pleine et entière la qualité et la pertinence dans des modèles de tarification […] ; de rendre publics et transparents les résultats des territoires de santé en matière de qualité et de bien-être et d’intégrer la dimension médicoéconomique et la pertinence des actes dans les formations initiales mais aussi continues de santé ».
Une réaction du CSMF
Dans cet objectif d’attractivité, la FHF préconise en outre « d’éradiquer les abus en matière de dépassements d’honoraires », notamment en renforçant les capacités de contrôle des hôpitaux, mais aussi de réguler l’installation des médecins libéraux au sein des territoires « en préservant la liberté d’installation en secteur 1 mais en ne rendant plus possible l’installation en secteur 2 dans les zones déjà surdenses. » De quoi faire tiquer, Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). « La proposition de limiter la liberté d’installation des médecins libéraux semble oublier qu’il est difficile de recruter des praticiens, surtout dans les zones géographiques où la densité médicale libérale est inférieure à la moyenne nationale. […] Proposer de plafonner les rémunérations des médecins libéraux revient à étatiser l’ensemble du secteur libéral. Les médecins libéraux qui ont choisi ce mode d’exercice, et surtout les patients, ne veulent pas d’un modèle fonctionnarisé ! […] Le modèle hospitalo-universitaire doit être refondé en intégrant l’exercice libéral », objecte-t-il.
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