Le taux de recours aux soins varie de façon importante d’une région à l’autre. Pour expliquer cette situation, le Collège de médecine générale, le G4, la Fédération des spécialités médicales, la Haute autorité de santé (HAS) et la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) ont proposé, en avril 2016, aux Agences régionales de santé (ARS) de structurer une équipe de professionnels de santé pour participer à une analyse des pratiques de demande et de réalisation d’examens d’imagerie sur des situations cliniques ciblées. Une démarche nationale d’amélioration de la pertinence des examens d’imagerie médicale a alors été mise en œuvre afin de s’approprier et d’exploiter les résultats.
86 radiologues ont participé
L’enquête a été menée dans trois régions. Elle a porté sur 1 011 demandes d’examen d’imagerie et 86 radiologues. Les résultats ont été présentés le 17 janvier 2017, lors d’un séminaire. Odile Tillon-Fauré, chargée de mission imagerie et techniques interventionnelles à la DGOS était la rapporteuse.
18 % des demandes ne mentionnent pas le motif de l’examen
Selon le rapport de synthèse, 18 % des demandes d’examen d’imagerie médicale ne comportent pas le motif et la finalité de l’examen. Elles ne mentionnent pas non plus les pathologies existantes et les examens déjà réalisés. « Pour seulement 40 % des demandes d’examen d’imagerie analysées, le médecin radiologue parvient à identifier les examens déjà réalisés par le patient », précise le rapport. De plus, il est parfois nécessaire au radiologue de modifier la demande d’examen. Le Guide du bon usage des examens d’imagerie pourrait améliorer la qualité des demandes, mais seuls 15 % des médecins généralistes disent le connaître et l’utiliser. 19 % aimeraient qu’il soit informatisé.
Des leviers d’action pour améliorer la pertinence des examens
Les auteurs du rapport ont identifié des leviers d’action pour améliorer la pertinence des examens. Ainsi, les demandes doivent être les plus explicites possible. Particulièrement « au regard de la situation clinique, de l’attente clinique associée à l’examen et de la prise en charge envisagée par la suite. Il est également capital qu’un échange ait lieu régulièrement entre le(s) médecin(s) demandeur(s) d’examens et le(s) radiologue(s) réalisant l’examen », préconise Odile Tillon-Fauré. Elle conseille aussi de mettre l’accent sur l’évolution du Guide de bon usage et l’informatisation du processus de demande et restitution des résultats d’examens d’imagerie médicale en ville.
Des formations et des bases de données
Des formations « ciblées intéressant médecins demandeurs et médecins radiologues et des actions locales ou rencontres régulières entre les médecins radiologues et les médecins généralistes » seront mises en place. Il est également prévu d’utiliser des bases de données décrivant la consommation de soins avec une documentation du recours aux examens d’imagerie. Ces projets qui prendront forme sur deux années.
La FNMR n’a pas participé
Rencontreront-ils l’adhésion des radiologues ? Sollicitée pour l’étude, la Fédération nationale des médecins radiologues n’a pas souhaité y participer. « Nous avions accepté quand elle a été lancée en mai 2016, mais nous avons changé d’avis en raison de la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS). Nous l’avons boycottée et elle n’est pas pertinente », explique Jean-Philippe Masson, son président.
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