« La réponse du cortex préfrontal antérieur droit des individus les plus enclins à légitimer les hiérarchies de dominance sociale est exacerbée lorsque ces derniers sont exposés à des joueurs les ayant préalablement dominés au cours d’une tâche compétitive », annoncent les chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) dans une étude publiée dans Scientific Reports.
Induire une hiérarchie sociale
Les chercheurs ont posé l’hypothèse suivante : « La variabilité comportementale inexpliquée pourrait reposer sur une sensibilité cérébrale elle aussi variable vis-à-vis des situations de dominance ou de subordination sociale ». Afin de répondre à cette hypothèse, ils ont demandé à 28 hommes « d’effectuer une tâche de compétition contre trois autres individus dont les performances étaient en réalité contrôlées par un algorithme informatique de manière à induire progressivement une hiérarchie sociale composée d’un individu supérieur (66 % de victoires), d’un individu moyen (50 % de victoires) et d’un individu inférieur (33 % de victoires) ».
Une activation cérébrale plus intense en IRMf
Puis les visages des différents individus ont été présentés en dehors d’un contexte de compétition afin de mesurer en IRM fonctionnelle (IRMf) les réponses cérébrales associées à la dominance sociale. L’IRMf a montré une activation significativement plus intense de la partie postérieure du sulcus temporal supérieur et de la partie antérieure du cortex préfrontal dorsolatéral lors de la présentation d’un individu jugé supérieur. Un questionnaire pour tester l’orientation à la dominance sociale (SDO) a permis de mettre en avant une corrélation positive.
Une prédisposition aux comportements antisociaux
« Des analyses supplémentaires excluant plusieurs facteurs confondants (âge, niveau d’étude, symptômes dépressifs, autres traits de personnalité liée à la dominance sociale, etc.) ont montré que l’association était principalement causée par les réponses exacerbées de cette zone face aux individus supérieurs chez les participants ayant un haut SDO », indiquent les chercheurs. Les individus ayant une SDO élevée auraient, peut-être, une prédisposition aux comportements antisociaux ou discriminatoires, parfois violents. « Les recherches futures permettront de déterminer s’il existe un lien entre cette découverte et la représentation de la confiance dans nos décisions et jugements, qui dépend également de l’activité du cortex préfrontal dorsolatéral antérieur », concluent les chercheurs.
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