Docteur Imago / Quel est le concept de cette summer school ?
Vincent Navarro / L’idée est de pouvoir mettre en contact des gens qui ne se voient pas nécessairement. Il s’agit de mélanger les genres entre médecins, chercheurs et ingénieurs. C’est l’une des originalités de ce programme. L’autre, c’est que nous abordons tous les ans un thème différent autour de la neurologie. La première session traitait de la sclérose en plaques, la deuxième de l’épilepsie. La troisième évoquera la dépression.
D. I. / Quel est le contenu de la formation ?
V. N. / La semaine commencera par deux jours de formation intensive. Des experts feront l’état des lieux des connaissances dans un domaine – biologie, clinique, imagerie cérébrale – et se demanderont ce qu’il reste à développer. Puis, avec l’aide du Collège des ingénieurs, les trois jours suivants sont consacrés à la création de projets de développement de type entrepreneurial. À la fin de la semaine il y aura une sorte de concours de tous ses projets. Il y a une cinquantaine de participants, donc environ sept à huit projets présentés. Un jury multidisciplinaire choisira ensuite le meilleur projet.
D. I. / Pourquoi proposer une telle approche ?
V. N. / C’est une formation à l’entrepreneuriat, avec une réflexion sur le marché potentiel d’un nouveau système. Les participants étudient la faisabilité d’un projet, le business plan, etc. Cela permet de faire découvrir un aspect marketing qui est souvent méconnu des médecins. Le but est de faciliter les démarches pour amorcer éventuellement la création d’une start-up. Cette formation s’adresse aux internes et aux chefs de clinique qui ont déjà travaillé dans leur spécialité et veulent goûter à une autre vision de la médecine.
D. I. / En quoi cette summer school peut-elle intéresser les radiologues ?
V. N. / Les pathologies abordées ciblent la neurologie. Elles ont donc un intérêt pour les neuroradiologues. L’objectif est de se poser des questions sur des pathologies du cerveau et de se donner les moyens de mieux les appréhender. Par exemple, dans le domaine de l’imagerie cérébrale, il y a encore beaucoup à faire pour améliorer la précision des diagnostics et développer de nouveaux marqueurs de certaines pathologies. Je pense que la neuro-imagerie a un avenir très clair dans le diagnostic et le suivi des traitements.
D. I. / Quel est l’apport de cet aspect entrepreneurial au monde de l’imagerie ?
V. N. / Ce qui est intéressant, c’est le lien avec les entreprises. Les utilisateurs d’IRM ou de TEP-TDM ont l’occasion d’approcher les constructeurs. Certains pourront nouer un partenariat industriel pour développer encore plus certains outils. D’autres pourront les interpeller pour qu’ils s’intéressent davantage à des questions et des pathologies particulières. C’est aussi le moyen de reprendre la main sur des objectifs de développement.
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