Docteur Imago / Vous êtes invité à participer aux JFR en tant qu’invité d’honneur de l’Algérie et de la France. Quels sont les bénéfices de ces rencontres internationales entre radiologues ?
Lotfi Hacein-Bey / Il y a d’énormes bénéfices pour tous les participants. Le partage des connaissances et la communication revêtent une importance de plus en plus grande à cette époque où les sommes des connaissances nécessaires à la pratique de la médecine augmentent exponentiellement alors que, dans le même temps, les ressources et le temps consacrés à l’enseignement diminuent.
Docteur Imago / En tant que médecin exerçant aux États-Unis, quelle vision portez-vous sur la radiologie française et ses différences avec la radiologie américaine ?
Lotfi Hacein-Bey / Il y a de grandes différences entre les deux pays dans l’organisation de la médecine, l’accès aux soins et la gestion des politiques de santé. Cependant, la radiologie française est amplement reconnue comme l’une des meilleures au monde. La qualité des travaux de recherche et des publications émanant de la France est reconnue et respectée. La technologie utilisée en France n’a rien à envier à celle des autres pays développés, États-Unis compris. En même temps, les échanges dans le domaine de la formation, essentiellement de jeunes radiologues français complétant ou diversifiant leur formation aux États-Unis, est une tradition établie. Il existe aussi une tradition pour des radiologues américains chevronnés de venir passer un congé sabbatique en France.
Docteur Imago / Actuellement, les radiologues voient apparaître de nouveaux enjeux : augmentation du nombre d’examens, manque de médecins, développement de l’intelligence artificielle… Comment voyez-vous l’évolution de la profession dans les années à venir ?
Lotfi Hacein-Bey / La radiologie devra affronter les mêmes enjeux que le reste de la médecine, et que beaucoup d’autres secteurs de l’économie, c’est-à-dire faire plus avec moins de ressources. Cependant, la qualité humaine de la génération montante de radiologues donne de l’optimisme. En ce qui concerne les avancées technologiques comme l’intelligence artificielle, il ne faut pas perdre de vue le fait que l’humain reste en bout de chaîne. Les mêmes inquiétudes ont été exprimées à travers l’histoire pour d’autres avancées technologiques qui se sont révélées sans grand fondement.
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