Vendredi 13 octobre, une centaine de radiologues venus de toute la France se sont réunis dans les salons d’un élégant hôtel parisien pour un speed dating de l’installation. Son objectif : mettre en contact les médecins pour leur permettre de trouver des associés et des remplaçants, dans un contexte démographique difficile. Le concept avait déjà été expérimenté l’année dernière. La nouveauté de cette seconde édition était la présence de l’Union nationale des internes en radiologie (UNIR) à l’organisation, aux côtés de la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR). « Les internes sont l’avenir de la radiologie. Ils doivent réfléchir à leur vie après l’internat, explique Éric Chavigny, vice-président chargé de mission communication à la FNMR et animateur de la soirée. Certains resteront à l’hôpital et d’autres s’installeront en libéral. Ces derniers ont donc besoin de commencer à tisser des liens avec des médecins libéraux pour faire des remplacements et peut-être déboucher un jour sur une installation. »
Étiquette bleue cherche étiquette blanche
Il est 18 heures. Boissons et petits fours sont sur les tables, le speed dating commence. En fonction de leur localisation géographique, les radiologues du nord, du centre et du sud de la France se répartissent dans la salle. Ils ont épinglé sur eux une étiquette bleue, pour les radiologues qui recherchent un associé, ou une étiquette blanche, pour ceux qui recherchent un cabinet où exercer. À vue de nez, les premiers représentent presque 90% de l’assemblée : « Il y a plus de radiologues qui cherchent des associés pour une installation que de radiologues qui cherchent à s’installer. C’est comme pour le marché réel , remarque Éric Chavigny. Cette rencontre est une photographie de la situation actuelle.»
La concurrence est rude
Pour attirer leurs confrères et louer les avantages de leur ville et de leur structure, les radiologues qui recherchent des associés rivalisent d’imagination. Beaucoup viennent avec des brochures pour vanter les mérites de Tarbes et son cadre de vie agréable, les paysages idylliques du lac d’Annecy, l’air vivifiant de l’Atlantique à Royan ou encore les plages ensoleillées de la Réunion. Certains mettent en avant leurs locaux flambants neufs, leurs équipements dernier cri et des rémunérations attractives, car la concurrence est rude. Dans la salle, on remarque une dizaine de visages très jeunes : quelques internes sont venus en repérage. Ils constituent une denrée rare et très recherchée. Interrogés, la plupart ne cachent pas leur attirance pour le secteur libéral et ses gains avantageux, alors que l’hôpital est fortement décrié pour la lourdeur de sa hiérarchie.
La pénurie fait son œuvre
Pourtant, malgré ses avantages, l’imagerie libérale doit elle aussi composer avec une pénurie médicale. Bien souvent, les radiologues peinent à trouver des collègues pour les épauler. C’est notamment le cas d’un médecin libéral venu des Yvelines pour assister au speed dating dans l’espoir de trouver un associé car il n’arrive plus à absorber le surplus d’activité dans son cabinet. « L’hôpital est en sous-effectif alors il nous envoie des patients », explique-t-il. Son cabinet ne se situe pourtant qu’à une vingtaine de kilomètres de Paris, mais le recrutement de radiologues y est aussi problématique qu’en province. Au bout d’une petite heure, le speed dating bat son plein et les discussions vont bon train. Difficile de savoir si des affaires seront conclues mais la principale mission aura été remplie : « Les radiologues qui viennent à cette rencontre ne sont pas naïfs, explique Éric Chavigny. Ils savent bien qu’ils ne trouveront probablement pas un associé ce soir mais cela ouvre des opportunités et ils peuvent échanger. »
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