Communication entre professionnels

« Il faut savoir se mettre à la place des médecins des autres services »

Le Congrès européen de radiologie (ECR), qui démarre ce 28 février, proposera des sessions « Coffee & Talk », dont les participants échangeront de manière informelle autour d’un sujet défini. Yves Menu, radiologue à l’Hôpital Saint-Antoine (Paris) et rédacteur en chef de la revue scientifique de la Société européenne de radiologie, animera l’une d’entre elles.

Le 28/02/18 à 16:00, mise à jour aujourd'hui à 15:21 Lecture 2 min.

Le radiologue Yves Menu présentera la nouvelle session Coffee & Talk « Les meilleures recettes pour échouer en tant que chef de service » à l'ECR 2018. © Virginie Facquet

Docteur Imago / Le 28 février, vous présenterez à l’ECR une session Coffee & Talk intitulée « Les meilleures recettes pour échouer en tant que chef de service ». Quel objectif cache cet intitulé ironique ?

Yves Menu / Ce titre s’inspire d’une personne que j’admire beaucoup : le psychologue Paul Watzlawick, auteur du livre Comment réussir à échouer. C’est une façon d’aborder les choses par le biais des erreurs les plus communes. Au lieu de montrer ce qu’il faut faire, on explique ce qu’il ne faut pas faire et on observe les raisons pour lesquelles on le fait quand même.

Docteur Imago / Le management d’équipe et la communication sont-ils des sujets auxquels vous êtes particulièrement sensibilisé ?

Yves Menu / Oui, parce que je suis chairman depuis 1990 et que j’ai eu pas mal d’occasions de gérer des équipes, souvent différentes, mais toujours intéressantes.

Docteur Imago / Selon vous, quels sont les éléments essentiels d’une communication efficace au sein d’un service d’imagerie ?

Yves Menu / Dans le service, il faut s’assurer d’être bien compris, car on ne s’exprime pas toujours avec clarté. Il faut aussi savoir écouter, y compris ceux qui sont en désaccord profond. Ils ont parfois raison !

Docteur Imago / Et avec les médecins d’autres spécialités ?

Il faut à la fois se mettre à leur place – l’imagerie n’est pas leur seule préoccupation – et les informer de la vie et de l’organisation d’un service de radiologie, qu’ils ont tendance à ignorer car ils n’ont connaissance que des patients qui viennent de leur service. Les médecins extérieurs sous-estiment souvent la nécessité pour l’imagerie d’adopter une démarche quasi industrielle, qui s’oppose à leur souhait d’un service artisanal et adapté à chaque cas. La vérité est souvent entre les deux ! En tout cas, notre démarche industrielle doit savoir faire la place à certaines adaptations spécifiques.

Docteur Imago / Vous interviendrez également le 4 mars lors d’une session sur la rédaction et la publication de papiers scientifiques. En tant que rédacteur en chef du journal European Radiology, quels conseils dispenserez-vous ?

Yves Menu / J’analyserai les raisons pour lesquelles on fait la lecture en double aveugle des papiers scientifiques, avec des relecteurs qui ne connaissent pas les auteurs et vice versa. Ce sera l’occasion de discuter des différents processus de relecture appliqués dans les revues de radiologie.

Docteur Imago / Le Congrès européen de radiologie prend de plus en plus d’ampleur. Pourrait-il faire de l’ombre à celui de la Société nord-américaine de radiologie (RSNA) ?

Yves Menu / Le RSNA une grosse machine supportée par l’industrie. En général, c’est là que les constructeurs présentent les nouvelles séquences et les nouvelles machines. L’aspect industriel est mis au premier plan. En revanche, pour ce qui est du programme scientifique, je pense que l’ECR est largement au niveau.

Auteurs

Carla Ferrand

Journaliste cheffe de rubrique

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