Recherche et développement

L’innovation technologique naît d’un besoin clinique

Le 25 avril, la société General Electrics organisait en collaboration avec le pôle de compétitivité mondial des technologies innovantes pour la santé Medicen une rencontre à son siège européen de Buc (Yvelines). Une table ronde a donné l’occasion de développer le thème des projets collaboratifs en recherche et développement (R&D).

Le 08/06/17 à 7:00, mise à jour aujourd'hui à 14:14 Lecture 2 min.

Plusieurs intervenants issus du monde académique, clinique et industriel ont répondu présent à l’appel de General Electrics (GE) et Medicen et ont évoqué les étapes clés des projets collaboratifs en innovation. © C. F.

Plusieurs intervenants issus du monde académique, clinique et industriel avaient répondu présent à l’appel de General Electrics (GE) et Medicen le 25 avril 2017 pour évoquer les étapes clés des projets collaboratifs en innovation. À l’origine, une innovation technologique repose sur la validation d’un besoin clinique, comme l’explique Alain Luciani, radiologue à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil : « Le premier besoin est d’ordre clinique, c’est-à-dire : est-ce qu’il existe un besoin pour le patient de bénéficier de cette innovation technologique ? » Pour l’intervenant, les projets d’innovation s’appuient aussi sur les perspectives d’application, avec en filigrane une question essentielle : est-ce que cette innovation peut être viable ? « Il faut s’interroger pour savoir si la population de patients et les utilisateurs sont mûrs pour l’adopter, poursuit-il. Il y a donc une réflexion en amont sur le besoin clinique, et en aval sur la possibilité de valoriser cette innovation pour les patients et les utilisateurs. »

« Des cliniciens impliqués tout au long du projet »

Florian Gosselin, ingénieur de recherche Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA-LIST), a évoqué sa mission. Il se doit de développer de nouvelles technologies et de les accompagner jusqu’à une application industrielle. « Il est important d’avoir des cliniciens impliqués tout au long du projet pour discuter avec eux et valider étape par étape ce que l’on propose, indique-t-il. Il faut valider l’apport en termes d’efficacité pour le patient, et en termes d’intuitivité et d’ergonomie pour les équipes qui les utilisent. » L’innovation repose également sur l’articulation complexe entre le besoin clinique et l’aspect économique. « Il y a toujours cette concordance d’éléments qui sont la genèse d’un projet pour qu’on accroche sur un vrai besoin et un vrai marché », déclare François Kotian, ingénieur en chef de GE Healthcare.

Intégrer l’innovation aux pratiques professionnelles

Pour être pérennisées, les innovations doivent surtout s’adapter aux spécificités du monde médical. « Il faut à la fois apporter l’innovation technologique, qu’elle s’insère dans des organisations préexistantes et qu’elle rentre dans les pratiques des professionnels. Le rôle des professionnels de santé est donc majeur car il faut des leaders d’opinion capables de convaincre leurs pairs pour promouvoir les innovations mises en place », affirme Béatrice Falise-Mirat, déléguée générale de Medicen Paris Région.

Savoir convaincre le médecin

« Dans l’évaluation clinique il y a le besoin et il y a aussi l’acceptabilité par les utilisateurs futurs, note Alain Luciani. Certaines innovations sont des barrières tellement importantes qu’elles se sont arrêtées et ont attendu une maturité différente ou des évolutions technologiques pour revenir sur le devant de la scène. » Le radiologue prend alors l’exemple de « l’interprétation automatique », un terme selon lui « un peu provocateur ». « S’il est présenté comme tel, il entraîne une opposition de professionnels car ce n’est pas la réalité puisqu’aucun outil ne prendra la responsabilité de donner un diagnostic. C’est un médecin qui prend la responsabilité, donc ce n’est pas l’outil qu’il faut améliorer. Il faut simplement convaincre le médecin que cela peut s’insérer dans une optimisation de sa pratique. »

Auteurs

Carla Ferrand

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