Docteur Imago / Quel est votre premier bilan du nouveau décret d’actes ?
Joël Comte / Il est un peu tôt pour faire un bilan vraiment exhaustif. D’un point de vue professionnel, au niveau de l’association nous n’avons pas reçu beaucoup de questions ou d’inquiétudes. On pourrait presque croire que c’est transparent. Nous avons quand même eu quelques questions, notamment au sujet de l’injection. Avant, le médecin devait être physiquement présent. Maintenant, le médecin doit pouvoir intervenir à tout moment, c’est un peu plus nuancé. On explique aux manipulateurs qu’ils doivent s’assurer avant toute injection qu’un médecin est informé de la procédure, qu’il est joignable et qu’il reste disponible en cas de besoin.
D. I. / Les manipulateurs sont-ils suffisamment informés de la modification du texte ?
J. C. / Je pense effectivement que l’information n’est peut-être pas passée partout. C’est pour cela que j’ai communiqué sur ce sujet aux Journées francophones de médecine nucléaire. Il y a peut-être un défaut d’information, mais malgré tout il reste de la responsabilité de chaque service de faire redescendre cette information. Dans le public, les personnes importantes sont les membres des directions des soins et les cadres de santé. Dans le privé, logiquement, il y a aussi des responsables qui doivent s’assurer que le service applique le nouveau règlement.
D. I. / Comment faites-vous passer le message auprès des manips ?
J. C. / Au niveau de notre association, l’information ne touche que les personnes qui se donnent la peine de nous suivre avec nos newsletters, de nous lire ou de venir à nos évènements. Un manipulateur qui reste isolé dans son service, s’il n’est pas branché sur Légifrance avec la sortie du Journal officiel, peut très bien ne pas être informé du nouveau décret. Maintenant que l’information est sortie, à chaque évènement national nous communiquons dessus. Aux prochaines Journées francophones de radiologie, il y aura une session manipulateur/médecin spécialement dédiée aux changements du décret d’actes. Nous continuons avec notre bâton de pèlerin à diffuser l’information.
D. I. / Quelles sont les nouvelles problématiques au niveau des pratiques ?
J. C. / Concernant l’échographie, nous avons contacté le G4 et la SFR pour monter un groupe de travail afin d’établir un guide des bonnes pratiques, puisque maintenant les protocoles sont potentiellement optionnels. Il est important de cadrer la pratique de l’échographie car nous avons eu des retours de manipulateurs qui ont été approchés par des structures privées qui leur proposaient 3 000 euros par mois pour faire toutes leurs échographies. Ça risque d’aller dans ce sens et nous voulons éviter cette situation. C’est pour ça qu’il faut faire un travail commun avec les médecins. Nous les avons sollicités, mais pour l’instant nous n’avons pas eu de retour.
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