Après leur mobilisation du printemps, les radiologues libéraux veulent continuer à se faire entendre. Le 29 juin, la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR) a rappelé ses revendications en conférence de presse.
Des baisses qui ne passent plus
« En février, la CNAM a imposé une baisse de la valeur des forfaits techniques scanner et IRM. Elle a aussi décidé la suppression du supplément Z spécifique à la radiologie, rappelle Jean-Philippe Masson, le président de la FNMR. Depuis près de dix ans, l’imagerie médicale a subi de fortes baisses tarifaires et les limites sont atteintes. En 2015, 18% des centres de scanner et 5% des centres d’IRM étaient en déficit. Cette année, les chiffres qui commencent à remonter sont inquiétants. » Pour évaluer l’ampleur de la situation, la FNMR réalise actuellement une carte de France des fermetures de cabinets de radiologie.
Les recours en attente
80% des centres d’imagerie ont fait grève le 23 mars en signe de désapprobation contre les baisses tarifaires. La FNMR a ensuite déposé deux recours au Conseil d’État pour obtenir l’abrogation de l’article 99 et le rétablissement du supplément Z. « Nous sommes toujours en attente des résultats de ces recours… », déclare Jean-Philippe Masson. L’arrivée d’un nouveau Président de la République fait espérer à la fédération un changement de politique. « Il faut arrêter cette gestion comptable imposée par la caisse d’assurance maladie sur la radiologie depuis 20 ans, martèle-t-il. La radio est un pôle structurant pour les soins de proximité. C’est confirmé par la cour des comptes dans son dernier rapport. C’est perceptible tous les jours, par tous et dans tous les territoires. »
Une rencontre au ministère
La FNMR a dévoilé plusieurs propositions qu’elle juge nécessaire pour garantir l’accès aux soins. Elle préconise ainsi de passer de 12 à 20 IRM par millions d’habitants. Elle conseille de pérenniser le dépistage organisé du cancer du sein et de valoriser l’imagerie interventionnelle. Elle estime aussi qu’il faut réinvestir les économies réalisées par la radiologie interventionnelle dans l’imagerie, favoriser le partage d’informations entre le secteur public et le secteur libéral, développer une télé-radiologie de qualité, généraliser la démarche qualité et mettre en place un contrôle qualité des échographes, et sortir les actes de dépistage de l’enveloppe d’imagerie. Ces mesures seront présentées la semaine prochaine aux équipes du Premier ministre et de la ministre de la Santé. « Le préalable à toute discussion sera la suppression de l’article 99, précise Jean-Philippe Masson. En fonction des résultats de ces rencontres, la FNMR décidera de la suite des actions à mener ».
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