Pertinence des actes

La pertinence, un casse-tête pour les radiologues

Assurer la pertinence des actes d'imagerie n'est pas un tâche facile pour les radiologues. Ils doivent faire des efforts de communication auprès de leurs confrères pour obtenir des demandes bien remplies et faire valoir leur rôle de spécialistes de deuxième recours, sans déclencher de problèmes relationnels.

Le 18/05/17 à 7:00, mise à jour aujourd'hui à 15:25 Lecture 3 min.

La pertience des actes pas toujours facile à mettre en place par les radiologues. (Photo d'illustration) © Sandra Lerouge

Les radiologues sont les garants de la pertinence des actes de radiologie. Mais cette mission est parfois difficile à gérer et à remplir. Il leur faut instaurer le dialogue avec les demandeurs d’examens d’imagerie et bien communiquer avec eux. Ils doivent aussi disposer d’une demande bien remplie, avec des indications, les antécédents des patients, les examens déjà réalisés et le diagnostic envisagé.

Les examens précédents difficiles à connaître

La Direction générale de l’offre de soins (DGOS) a dirigé récemment un projet d’amélioration de la pertinence des examens d’imagerie médicale. Dans un rapport de synthèse publié suite à un séminaire qui s’est tenu en janvier 2017, Odile Tillon-Fauré, chargée de mission imagerie et techniques interventionnelles (bureau R3) à la DGOS indique que le médecin radiologue a du mal à savoir quels examens le patient a déjà passés. « Pour seulement 40 % des demandes d’examen d’imagerie analysées, le médecin radiologue parvient à identifier les examens déjà réalisés par le patient », précise-t-elle.

Le garant de la pertinence

En tant que spécialiste de deuxième recours, le radiologue reçoit des demandes, pas des prescriptions. Il peut donc changer l’examen à réaliser ou dire qu’il n’est pas utile. « Ce dernier point est difficile à faire admettre à nos collègues, notamment les généralistes », constate Jean-Philippe Masson, président de la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR).

Tracer les échanges entre médecins

En conséquence, « Il est […] indispensable de pouvoir tracer la modification effectuée et d’échanger facilement et rapidement avec le médecin demandeur », juge Odile Tillon-Fauré, dans son rapport. Les difficultés se rencontrent particulièrement en libéral ou à l’hôpital avec les patients externes. « Quand nous avons de nombreux correspondants qu’on ne connaît pas, c’est compliqué. S’ils disent qu’il faut faire un scanner ou une IRM et que nous, radiologues ne le jugeons pas pertinent, nous devons dire au patient que ce n’est pas cet examen qu’il faut faire », explique Valérie Vilgrain, chef du service d’imagerie de l’hôpital Beaujon à Clichy.

Travailler ensemble

Il est donc important de savoir travailler avec les autres et en réseau mais cela dépend des structures. « Nous expliquons alors au patient que l’examen n’est pas pertinent que nous allons recontacter le médecin et trouver une solution. Nous ne faisons pas un examen qui n’est pas pertinent et pas indiqué pour le patient. C’est compliqué car il ne faut pas déjuger le médecin, faire attention à ce qui est dit au patient afin que ce dernier ne pense pas de son médecin n’est pas compétent pour prescrire… », reprend Valérie Vilgrain. Si le médecin n’est pas joignable, le problème se complique encore. « Contacter le médecin pour lui expliquer que, vu le contexte, nous proposons de faire tel examen est important, mais cela prend énormément de temps », poursuit-elle. Les difficultés sont moindres lorsque le travail est fait en équipe et les raisons du changement d’examen expliquées.

Des problèmes relationnels

« Il est important d’avoir une action personnelle auprès de nos correspondants afin que cela se passe mieux. Critiquer les demandes d’examens peut engendrer des problèmes relationnels avec nos correspondants. Cela peut aller jusqu’à des plaintes au conseil de l’ordre, ce qui fut mon cas », témoigne Jean-Philippe Masson. Afin de faire face à ce problème, les radiologues espèrent une meilleure diffusion du Guide du bon usage (GBU). « Nous rencontrons toutefois des limites pour choisir le meilleur examen possible car nous n’avons pas encore un accès suffisant à l’IRM. Pour améliorer les choses, nous pourrions mettre en place une consultation radiologique, une consultation indispensable pour les radiologues faisant de la radiologie interventionnelle. En outre, il faudrait  que le GBU soit reconnu par tout le monde, et notamment les éditeurs de logiciels », conclut le président de la FNMR.

Auteurs

Virginie Facquet

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