La Société française de radiologie (SFR) a mis à disposition plusieurs communications relatives à l’épidémie de COVID-19. Pour l’essentiel, il s’agit d’informations médicales qui doivent aider les radiologues à mieux connaître et prendre en charge cette nouvelle maladie. La dernière en date est un bulletin de veille scientifique spécial, qui offre une revue de la littérature scientifique en français, rédigée par Mathieu Lederlin, radiologue au CHU de Rennes (35) et Marie-Pierre Revel, de l’hôpital Cochin – AP-HP.
[contenu_encadre img= » » titre= »Un modèle de compte rendu structuré » auteur= » » legende= » » credit= » »]Le 17 mars, la SFR a mis en ligne un modèle de compte rendu structuré pour le diagnostic au scanner des patients suspects de COVID-19 réalisé par la SIT. Il est disponible au format Word ou PDF.[/contenu_encadre]L’usage extensif du scanner n’est pas préconisé
« À ce jour en France, un usage extensif du scanner n’est pas préconisé, la RT-PCR demeurant l’outil diagnostique de référence, indiquent les auteurs. Néanmoins, en cas d’évolution défavorable de la situation épidémique, les laboratoires de virologie pourraient être submergés par les demandes de RT-PCR. Le scanner pourrait alors se positionner comme un outil de triage des patients, permettant de limiter la saturation des services hospitaliers. Rappelons qu’il convient dans tous les cas de respecter les mesures d’hygiène et de désinfection en vigueur. En effet, sans précaution, le risque de contamination du personnel soignant est susceptible d’aggraver la situation. »
Une sensibilité de 97 %, une spécificité de 25 %
L’étude comprenant le plus grand nombre de patients publiée à ce jour [1] rapporte pour le scanner une sensibilité de 97 %, une spécificité de 25 %, une valeur prédictive positive de 65 % et une valeur prédictive négative de 83 %. La maladie se présente précocement « sous forme de verre dépoli multifocal asymétrique plutôt périphérique et postérieur », expliquent les rédacteurs du bulletin. Elle évolue généralement « en un aspect de crazy paving du fait de l’apparition secondaire de réticulations intralobulaires (pic vers le dixième jour) éventuellement associé à des zones de condensations, plus étendues dans les formes sévères. Les anomalies régressent lentement sur un mois environ ».
Détecter les anomalies précoces de pneumonie virale
Le rôle du radiologue dans cette épidémie, concluent les auteurs, réside d’abord dans la détection des anomalies précoces de pneumonie virale : « L’extension des lésions TDM doit être précisée car elle est corrélée à la sévérité clinique de la maladie. La progression vers un SDRA doit en particulier être mentionnée. Enfin le radiologue doit savoir suggérer une éventuelle surinfection bactérienne ou des diagnostics différentiels. »
10 cas commentés
Le 16 mars, la SFR a également publié une liste de 10 cas commentés. Ils comprennent 5 cas de formes typiques du COVID-19 confirmé de gravité variable, mais également 5 autres illustrant des diagnostics différentiels de bronchopneumonie ou de bronchiolite. « Les aspects typiques de Covid-19 se caractérisent par des images bilatérales en verre dépoli à prédominance périphérique sous-pleurale, mais aussi par des aspects de pneumonie organisée, à type de condensation alvéolaire de forme linéaire, à ne pas confondre avec des bandes d’atélectasie. La présence de nodules centrolobulaires, de sécrétions endobronchiques ou d’une condensation systématisée n’est pas en faveur d’une infection par SARS Cov2. »
Discussion
Aucun commentaire
Commenter cet article