Le radiologue est le garant de la pertinence des actes. Mais le manipulateur a-t-il un rôle à jouer ? « C’est un sujet simple et complexe à la fois », estime Alfredo Cantarinha, manipulateur au CHU du Kremlin-Bicêtre (94). En théorie, toute prescription d’examen radiologique doit être validée par un médecin radiologue. Dans ce cas, il est alors compétent pour orienter l’examen. »
En situation « normale », la pertinence est affaire de radiologue
Le radiologue peut alors décider de modifier la demande en prescrivant un examen moins irradiant, préconisé par le Guide du bon usage. Il peut aussi décider de compléter l’examen par une échographie, un scanner ou une IRM. « Il peut proposer la réalisation d’incidences supplémentaires en radiologie conventionnelle. En situation « idéale », la question ne se pose pas : la pertinence vient du médecin radiologue qui valide la demande du prescripteur et interprète l’examen », poursuit Alfredo Cantarinha.
Se tourner vers le demandeur
En pratique, le radiologue n’est pas toujours présent physiquement. Depuis la publication du nouveau décret d’actes, le manipulateur peut réaliser certains actes sans la présence d’un médecin, en respectant les protocoles établis et la prescription médicale. « Dans ce cas, nous pouvons avoir un avis sur la pertinence. Si l’indication semble douteuse, il nous faut nous tourner vers le prescripteur – avec diplomatie – ou prendre directement l’avis du radiologue », explique Alfredo Cantarinha. À cause de la réglementation, la situation n’est pas sans difficulté pour les manipulateurs. « Ils n’ont en effet pas le droit de réaliser un examen radiologique sans prescription validée par le radiologue. »
Le manipulateur doit avoir un regard critique
Le manipulateur doit donc avoir un regard critique sur la prescription. Il doit également interroger le patient afin de savoir si la douleur est bien latéralisée… un entretien avec le patient quand il est possible est très utile et permet de nouer le dialogue. « En cas de force majeure, si notre conviction est que l’examen n’est pas pertinent et peut porter préjudice au patient, je pense que nous avons un droit de retrait », conclut Alfredo Cantarinha.
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