La vie, François Cotton l’apprécie sous toutes ses formes. D’ailleurs, sa maison est entourée d’un immense jardin où se côtoient perruches, ânes, paons, poules, poissons ou encore canards. « Ma femme et moi adorons les animaux », justifie-t-il dans un sourire. Les animaux mais aussi les humains. « C’est quelqu’un de profondément généreux, avec une forte éthique humaniste », décrit Jeanne Cotton, son épouse, pédopsychiatre à l’hôpital de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, près de Lyon. « Je dirais sans problème que François aime les gens ; il aime la vie en général », ajoute celle qui partage son existence depuis plus de vingt ans.
Intérêt prononcé pour la SEP
François Cotton cultive depuis longtemps ce goût de l’autre. En 1997 déjà, pendant ses études de médecine, il est sélectionné pour passer une année à Boston, aux États-Unis. Au Brigham and Women’s Hospital, il tente de mieux comprendre la sclérose en plaques (SEP) et d’améliorer la vie des malades. C’est à ce moment-là qu’il rencontre Charles Guttmann, éminent professeur de la Harvard Medical School. Les années passent et son intérêt pour la SEP ne faiblit pas. En 2011, il repart trois mois aux États-Unis. « L’objectif est de mener des études via l’IRM, alors bien plus développée qu’en 1997, en choisissant des cohortes de patients atteints par la SEP pour tenter de leur apporter davantage de réponses », détaille-t-il.
Harmoniser les pratiques
Au même moment, il prend les rênes de l’Observatoire français de la sclérose en plaques (OFSEP). « L’intérêt de l’OFSEP est d’harmoniser les pratiques sur la sclérose en plaques à l’échelle du pays, afin que tous les soignants procèdent de la même manière face à cette maladie », explique-t-il. Il souligne d’ailleurs l’importance d’une prise en charge identique des patients concernés, mais aussi de la récupération des données de manière centralisée ainsi que de l’intégration de l’intelligence artificielle pour aider les médecins à poser leur diagnostic.
Partager le savoir
L’autre passion de François Cotton, c’est l’humanitaire. En Asie du sud-est et en Afrique, il partage ses connaissances et transmet son savoir-faire aux médecins locaux. « Je suis allé plusieurs fois au Laos, au Cambodge, au Vietnam… L’arrivée d’un nouveau scanner est une occasion en or de mettre à niveau leurs pratiques, de leur apprendre de nouvelles techniques, de nouveaux protocoles. Généralement, nous travaillons par demi-journées : je suis à l’hôpital le matin et je donne des cours l’après-midi », décrit-il. Ces missions l’enchantent. « Nous pouvons mesurer la chance que nous avons, mais aussi partager nos connaissances avec des personnes désireuses d’apprendre, apprécie-t-il. C’est vraiment porteur de sens, en Asie particulièrement. J’ai pu y retourner plusieurs années après et voir que les techniques apprises sont toujours pratiquées. » En Afrique aussi, l’expérience est enrichissante. « Malheureusement, des freins plus importants empêchent le développement de la médecine dans ces pays », déplore-t-il. Dans ces voyages, il emmène parfois sa femme et ses trois enfants, deux filles et un garçon de 20, 17 et 13 ans. « C’est important pour leur culture, leur ouverture d’esprit, qu’ils se rendent compte que nous n’avons pas tous la même chance, les mêmes conditions de vie. »
Fidèle Lyonnais
Bien qu’il ait parcouru le monde, François Cotton reste fidèle à Lyon, où il a fait ses études et pratique la médecine depuis ses débuts. « J’ai fait mon assistanat à mon retour des États-Unis, en 1998. J’ai choisi la neuroradiologie clinique, mais je voulais travailler à la fois en diagnostic et en interventionnel, en ostéoarticulaire… Je voulais rester libre dans mon exercice. En particulier vis-à-vis de la neuroradiologie même si elle reste mon domaine de prédilection. » Une manière pour lui de rester polyvalent aussi. En 2003, il obtient son agrégation et devient officiellement maître de conférences universitaire et praticien hospitalier. En 2007, il est nommé professeur d’anatomie. « J’ai commencé à donner des cours d’anatomie et de dissection aux élèves de médecine. Cela a renforcé mon goût du partage, de la transmission des connaissances », explique celui qui est aujourd’hui chef du service d’imagerie à l’hôpital Lyon Sud, qui appartient aux hospices civils de Lyon.
Futur président de la SFNR
En plus de toutes ces activités très prenantes, François Cotton est aussi coprésident du comité régional d’imagerie médicale au sein de l’agence régionale de santé Rhône-Alpes. Il est également pressenti pour prendre la tête de la Société française de neuroradiologie en 2019 mais aussi du pôle d’imagerie des hospices civils de Lyon. « Je pense accepter la présidence de la SFNR mais je réfléchis encore pour la direction du pôle. Je devrai rendre ma décision en mars ou avril 2019. » Comment gère-t-il autant de choses à la fois ? Selon Jeanne son épouse « François a la capacité de savoir capter les moments : il n’est pas très souvent disponible, mais quand il l’est, on peut compter sur lui. Quand il s’investit, il donne tout ce qu’il a. Heureusement, il n’a besoin que de quelques heures de sommeil par nuit pour récupérer », conclut-elle en souriant.
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