Comment entamer une activité d’imagerie cardiaque dans un service d’imagerie médicale ? Telle est la question à laquelle a tenté de répondre Gabrielle A. Krombach, lors du dernier Congrès européen de radiologie, début mars, à Vienne (Autriche). Cette praticienne exerce en tant que médecin radiologue dans le service d’imagerie de l’hôpital universitaire de Giessen, en Allemagne. Elle s’est appuyée sur l’expérience du service, qui a mis un place l’imagerie cardiaque dans les années 2000. En 2001, le service réalisait environ 300 IRM par an.
Monter une équipe
« La première étape est d’établir un contact avec les médecins référents pour savoir quels sont leurs besoins en matière d’imagerie médicale », explique la radiologue. Ensuite, il convient de monter une équipe. Dans son service, au tout début de la mise en place, l’équipe était constituée de deux radiologues intéressés par la surspécialité et de deux manipulateurs radio. L’étape suivante consiste à choisir les modalités utilisées pour l’imagerie cardiaque. L’équipe doit choisir si elle utilisera un scanner et/ou une IRM, qui soient tous les deux adaptés à l’imagerie cardiaque. « Il est possible de n’utiliser qu’une des deux modalités. Nous connaissons des équipes qui ont fait ce choix avec succès », précise l’intervenante.
[contenu_encadre img= » » titre= »Les huit étapes en résumé » contenu= »1. Avoir des médecins référents
2. Choisir les bonnes modalités et les bons protocoles
3. Préparer un protocole d’urgence
4. Prévoir la préparation avant l’examen
5. Prévoir des protocoles selon les différentes questions cliniques
6. Acquérir un logiciel de post-traitement
7. Mettre en place des compte rendus standardisés
8. Participer à des conférences ou communications » auteur= » » legende= » » credit= » »]
Choisir parmi les deux modalités
Les deux modalités ont des caractéristiques différentes, indique l’oratrice. Le scanner présente une haute résolution spatiale, un champ de vue large, la possibilité de scorer le calcium et celle de réaliser un angioscanner. Ses indications sont notamment le diagnostic de la maladie coronarienne, celui des maladies congénitales du cœur, ou le remplacement valvulaire percutané (Transcatheter Aortic Valve Implantation, TAVI).
L’IRM représente quant à elle le gold standard pour l’imagerie fonctionnelle. Elle permet l’imagerie de flux, de perfusion, et d’évaluer la viabilité myocardique. Ses indications sont notamment la maladie coronarienne (perfusion, viabilité), la myocardite, les cardiomyopathies, les problèmes liés aux valves, les malformations vasculaires, les maladies congénitales du cœur et les masses tumorales.
Prévoir un protocole d’urgence
Des équipements complémentaires sont nécessaires selon les cas : un injecteur compatible à l’IRM et de quoi monitorer ses patients. « Il m’apparaît indispensable de prévoir un protocole pour les urgences », explique Gabreille A. Krombach, qui recommande une formation adéquate des équipes. Elle a ensuite abordé tous les protocoles habituels pour la préparation des patients et les séquences qui peuvent être utilisées. Pour finir, la radiologue a insisté sur la nécessité d’acquérir une station de post-traitement.
S’appuyer sur les bonnes pratiques
Dans la deuxième partie de sa présentation, Gabreille A. Krombach a proposé aux aspirants à l’imagerie cardiaque de s’appuyer sur les sociétés savantes, telles que la Société européenne de radiologie cardiaque (European Society of Cardiac Radiology). « Je vous encourage à en devenir membre car elle rend visible la qualité de votre travail », suggère-t-elle. Elle a présenté les nombreux guides de bonne pratique et recommandations publiés par la société pour la résonance magnétique cardiovasculaire (Society for Cardiovascular Magnetic Resonance).
Utiliser les critères standardisés
Toutes les sociétés savantes en imagerie cardiovasculaire ont recours aux critères de pertinence ou aux prétests, pour permettre aux praticiens d’améliorer leur pratique, notamment du point de vue de la justification des actes. L’oratrice recommande l’utilisation de ces différents critères. Elle cite l’exemple du critère CAD-RADS (Coronary Artery Disease Reporting and Data System). Il a été développé en 2016 par la Société de scanner cardiovasculaire (Society of Cardiovascular Computed Tomography, SCCT) pour standardiser le compte rendu de patients subissant un coroscanner. « Ses avantages sont nombreux, explique-t-elle. Cela permet notamment de standardiser la terminologie utilisée, d’améliorer la communication avec le médecin référent, et de standardiser la formation. »
Pour conclure, l’oratrice suggère aux imageurs de participer au maximum aux conférences thématiques.
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