Les radiologues sont-ils prêts à faire évoluer leurs comptes rendus ? Telle est la question soulevée durant le Congrès européen de radiologie, qui s’est tenu du 1er au 5 mars 2017 à Vienne, en Autriche. La session du 1er mars sur la mise en place du compte rendu structuré a permis d’ouvrir le débat. « En 2016, il y a eu plus de 400 publications médicales consacrées au compte rendu structuré », remarque en préambule Wieland Sommer, professeur de radiologie à l’hôpital universitaire Grosshadern de Munich (Allemagne). Ce nombre a quasiment été multiplié par quatre en dix ans, signe que ce type de compte rendu intéresse la profession.
Il facilite l’exploration des données mais peut nuire au rendement
Pour mieux comprendre les particularités du compte rendu structuré, Christoph Wald, radiologue à l’hôpital Lahey de Burlington (États-Unis) a présenté les avantages et les inconvénients de la méthode. « Il améliore la lisibilité, aide à standardiser le contenu et facilite l’exploration des données, explique-t-il. Malgré tout, il n’est pas apprécié par tous les radiologues. Il peut impacter le rendement et ne garantit pas d’éviter les erreurs. »
« Nécessaire et inévitable »
Pour Jan Bosmans, radiologue à l’hôpital universitaire de Gand (Belgique), la diffusion de ce type de compte rendu s’inscrit dans une démarche collective : « L’introduction du compte rendu structuré en milieu hospitalier est possible mais nécessite la consultation et la collaboration des toutes les parties prenantes, déclare-t-il. Il est largement considéré comme nécessaire et inévitable, et il a plus de potentiel que simplement présenter des constatations dans un format préétabli. Les outils pour le mettre en œuvre ont été développés ou sont en cours de développement. L’industrie a entendu notre demande. »
Plébiscité par les médecins référents
Le 5 mars, une autre session consacrée au compte rendu structuré a permis de présenter les résultats d’une étude suisse sur les attentes des médecins référents en matière de style et de contenu des comptes rendus radiologiques. De cette enquête, il ressort que les 434 participants interrogés (313 praticiens hospitaliers et 121 médecins généralistes) montrent une nette préférence pour le compte rendu structuré en termes de lisibilité, de gain de temps et d’utilité, par rapport à un compte rendu non structuré. « 81% des médecins interrogés ont déclaré qu’un compte rendu devait permettre une lecture rapide et efficace », note Tobias Heye, radiologue à l’hôpital universitaire de Bâle, qui rappelle que la présentation et la clarté des comptes rendus radiologiques ne correspondent pas toujours aux attentes des médecins référents. « Dans le débat actuel sur la structure et le contenu du compte rendu radiologique, le feedback est favorable au compte rendu structuré, indique-t-il. La radiologie doit faciliter la communication tout en délivrant une information condensée et compréhensible. Cette forme de communication doit être adaptée aux besoins et aux préférences des médecins référents. »
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