Stages en libéral

« Nous pouvons apporter aux internes des plus-values médicales »

Au mois de mars, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF Jeunes Médecins) publiait un communiqué qui énumérait neuf réformes clés, dont une concerne spécifiquement la formation à l’exercice en libéral pour les futurs médecins. Le point avec Éric Teil, radiologue à Chambéry et membre de la CSMF.

Le 12/07/17 à 15:00, mise à jour hier à 15:08 Lecture 2 min.

« En tant que radiologues nous souhaitons pouvoir être maîtres de stage car cela permet de faire connaitre le monde libéral aux confrères. » D. R.

Docteur Imago / L’une des propositions de la CSMF est de rendre accessibles les stages en exercice libéral pour tous les futurs médecins…

 Éric Teil / À ce sujet, la formation des radiologues vient d’être modifiée et nous avons maintenant la possibilité d’accueillir des internes en stage en libéral. C’était déjà possible, mais désormais, cela fait partie de la maquette, ce qui n’était pas le cas auparavant : il fallait une dérogation de l’ARS avec l’accord du responsable du DES en radiologie.

D. I. / Quels sont les avantages de ces stages?

Éric Teil / C’est assez intéressant car il y a des secteurs d’activités qui ne sont pas forcément abordés au CHU, comme l’imagerie de la femme, la mammographie et l’IRM du sein qui sont très développées en libéral, ainsi que l’imagerie ostéo-articulaire, qui est plus souvent faite en libéral que dans les établissements publics. On peut donc amener des formations complémentaires. Il y a de plus en plus de spécialisations et des établissements privés sont très pointus sur telle ou telle spécialité – cardiologie, digestif, interventionnelle – donc forcément il y a l’imagerie qui va avec. Ainsi, les jeunes internes peuvent en profiter en faisant des stages.

D. I. / Pourquoi cette démarche a-t-elle été modifiée ?

Éric Teil / Le problème, c’est que l’on formait des médecins uniquement pour les CHU et les CHR, et pas pour la médecine de ville, les établissements privés et même les établissements publics de moyenne taille. Jusqu’à maintenant, le CHU formait pour le CHU, donc ce changement va permettre d’augmenter les stages. En même temps, le nombre d’internes a augmenté et il leur faut des terrains de stage plus important. Il y a aussi une spécialisation de la radiologie et le monde libéral peut former les internes dans ce sens. En tant que radiologues, nous souhaitons pouvoir être maîtres de stage car cela permet de faire connaitre le monde libéral aux confrères. Nous pouvons leur apporter des plus-values médicales car nous possédons des secteurs d’expertise qu’ils ne trouveront pas forcément dans certains milieux hospitaliers.

D. I. / Comment enseigner l’exercice libéral aux jeunes radiologues?

Éric Teil / En ce qui concerne le management, il existe des formations organisées par Forcomed mais cela serait bien aussi qu’en amont, l’université propose des formations sur la gestion du personnel, la connaissance du milieu numérique, les relations avec la sécurité sociale, les modes de financements…

D. I. / La CSMF a publié neuf propositions « pour une politique cohérente du financement des actes et des consultations ». Quel est le message du syndicat ?

Éric Teil / En France, il y a une paupérisation de la médecine et certains jeunes médecins partent à l’étranger car les infrastructures et les équipements y sont meilleurs. En radiologie, nous avons énormément perdu. Le tarif de certains actes a été baissé de 30 %. Il y a beaucoup de fermetures de cabinets et pour les jeunes c’est inquiétant. Ils préfèrent pour l’instant rester à l’hôpital car ils n’ont pas de vision à court et moyen terme pour investir. En termes de management, nous avons besoin de cette visibilité. Il faut donc trouver des solutions car la médecine de ville est exsangue.

Auteurs

Carla Ferrand

Journaliste cheffe de rubrique

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