Qui mieux qu’un médecin peut piloter la stratégie médicale d’un réseau ? Derrière les façades des centres d’imagerie médicale, un enjeu plus discret se joue : celui de la gouvernance. Le réseau Simago a fait un choix de placer l’intelligence collective des médecins au cœur de son fonctionnement, avec des comités où les médecins sont à la fois stratèges et décideurs.
Ici, pas de grands discours creux sur l’innovation : chaque décision – du choix d’un scanner à l’intégration de l’intelligence artificielle – passe par un collectif de praticiens – hors des associés de son groupe. Une manière d’être au cœur des décisions dans un secteur dont on dit trop souvent qu’il est guidé par des logiques financières.
Nos comités au cœur des orientations stratégiques
Le Comité médical se dédie à l’élaboration des orientations médicales stratégiques et à des propositions d’harmonisations des pratiques professionnelles au sein du réseau. De ce comité est né le Comité intelligence artificielle (IA), enjeu majeur avec un impact direct sur la qualité des soins à nos 4 millions de patients. De la sélection des éditeurs d’algorithmes à la conduite des négociations des contrats-cadres, en passant par l’adaptation des protocoles pour tirer pleinement parti des apports de l’IA, les 13 médecins du comité jouent un rôle central dans la stratégie de Simago. « Le réseau nous apporte et nous apportons au réseau. Être impliqué dans la gouvernance de Simago, c’est avoir la certitude que notre expertise médicale impacte directement les décisions stratégiques. Avec nos plus de six ans d’expérience dans l’IA, rejoindre Simago nous permet à la fois de partager nos pratiques avec les autres associés et de bénéficier de leurs retours. L’IA, c’est une formidable opportunité, mais seul, il est difficile d’y accéder et on ne peut pas multiplier les outils sans limite », insiste Jean Claude Le Van An, radiologue à Saint-Martin-Boulogne (Pas-de-Calais) et membre du Comité IA.
Tour de contrôle des investissements technologiques
Même logique, le Comité équipement agit comme une véritable tour de contrôle des investissements technologiques. Les radiologues y analysent en détail les performances, le software et les solutions de post-traitement, comparent les modèles et veillent à ce que les fournisseurs ne dictent pas leurs standards. Ce comité s’appuie également sur l’expertise de nos manipulateurs radio référents, qui apportent un retour précieux sur les capacités techniques des machines en conditions réelles, ainsi que sur leur ergonomie d’utilisation.
« Nous nous faisons confiance et nous échangeons librement dans le but de conseiller les meilleurs matériels à tout le réseau. »
Dr Olivier Hercot
« Dans le cadre d’un important appel d’offres sur le choix des équipements, Simago a exploré le marché, organisé la consultation, préparé les éléments d’analyse et permis de mettre en place des tests comparatifs, soit une démarche globale lourde que l’on n’aurait pas pu faire seul. Simago, à l’écoute de nos demandes et remarques, a fourni un énorme soutien mais la décision s’est prise entre radiologues. Nous nous faisons confiance et nous échangeons librement dans le but de conseiller les meilleurs matériels à tout le réseau », souligne le Dr Olivier Hercot, radiologue chez ABMD à Paris et membre du Comité équipement.
En parallèle, les réunions bimestrielles des dirigeants des groupes servent de chambre d’écho : suivi des projets stratégiques médicaux, opérationnels et technologiques, échanges d’expériences, arbitrages rapides. Un espace où la décision se prend à plusieurs, plutôt que dans un bureau isolé.
Une gouvernance atypique pour un réseau libéral
Ce modèle tranche avec les habitudes d’un secteur où les médecins, bien que premiers concernés, se retrouvent trop souvent relégués au second plan face aux gestionnaires. Chez Simago, 60 % du capital est entre les mains de praticiens en exercice, ce qui donne du poids à leur voix. « L’indépendance médicale, ce n’est pas uniquement statutaire ou inscrit dans le Code de la Santé Publique mais bien à tous les étages de la stratégie médicale chez Simago. Les radiologues ont le pouvoir décisionnel », confie Arnaud Guény, Directeur Général du réseau.
Une stratégie : équilibrer les enjeux médicaux et économiques
Derrière cette gouvernance collective se dessine une conviction : la médecine ne peut pas être pilotée uniquement par des logiques économiques. Le choix assumé est d’ancrer la stratégie dans le quotidien des praticiens et de faire de leurs débats, parfois vifs, le moteur du développement d’un réseau national comme le nôtre à long terme centré sur la qualité médicale.
Un pari risqué ? Pas du tout. Dans un secteur où la technologie avance plus vite que les règles qui l’encadrent, miser sur la collégialité des médecins est la meilleure stratégie pour bâtir le paysage de l’imagerie médicale de demain au service du patient.