Imagerie post mortem

L’imagerie dans la mort inattendue du nourrisson

icon réservé aux abonnésArticle réservé aux abonnés
Mathilde Ducloyer, Guillaume Gorincour, Victor Dumas et Flavie Sadones Le 29/05/24 à 7:00 Lecture 10 min.

Résumé

La mort inattendue du nourrisson (MIN) est le décès subit, que rien ne pouvait laisser présager, d’un enfant de moins d’un an. Cette définition est étendue aux enfants jusqu’à deux ans en France. L’imagerie post mortem en cas de MIN est indispensable. Elle est inscrite dans les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) de 2007. C’est une imagerie multimodale, qui doit inclure des radiographies de squelette et une imagerie en coupes corps entier (TDM et/ou IRM). Son but est principalement de rechercher des lésions traumatiques, qui seraient en faveur d’un homicide et/ou de maltraitance. L’imagerie pourra éventuellement apporter des premiers éléments concernant la cause du décès. La sémiologie post mortem normale doit être connue pour ne pas se méprendre sur la nature des anomalies. Un contact étroit avec le pédiatre qui accueille l’enfant et/ou l’équipe de médecine légale est indispensable.

Introduction – généralités

Définition

La mort inattendue du nourrisson (MIN) est le décès subit, que rien ne laissait présager, d’un enfant de moins d’un an a priori en bonne santé [1]. Cette définition est étendue aux enfants jusqu’à deux ans en France. Le terme MIN recouvre les morts expliquées (par une cause infectieuse, cardiaque, métabolique, traumatique, etc.) et les morts restant inexpliquées à l’issue de l’ensemble des investigations post mortem ; on parle alors de « mort subite du nourrisson ».

Facteurs de risques

Les facteurs de risques de MIN sont bien connus aujourd’hui. Ils comprennent notamment l’âge, avec un pic entre 4 et 6 mois, le tabagisme pendant et après la grossesse, un couchage inadapté (couchage sur le ventre, cododo, couverture et oreiller), ou certains facteurs de vulnérabilité (prématurité, petit poids de naissance) [2].

Recommandations

La Haute Autorité de santé (HAS) a établi des recommandations relatives à la prise en charge des MIN en 2007 [3]. Ces

Il vous reste 93% de l’article à lire

Docteur Imago réserve cet article à ses abonnés

S'abonner à l'édition
  • Tous les contenus « abonnés » en illimité
  • Le journal numérique en avant-première
  • Newsletters exclusives, club abonnés

Abonnez-vous !

Docteur Imago en illimité sur desktop, tablette, smartphone, une offre 100% numérique

Offre mensuelle 100 % numérique

23 €

par mois

S’abonner à Docteur Imago

Auteurs

Mathilde Ducloyer

Radiologue, médecin légiste, Service de médecine légale, service de radiologie centrale, CHU de Nantes

Guillaume Gorincour

Radiologue, Institut d’imagerie IMAGE 2, Marseille

Victor Dumas

Radiologue Service de radiologie, CHU de Poitiers

Flavie Sadones

Radiologue Service d’imagerie pédiatrique, CHU de Nantes

Bibliographie

  1. Krous H. F., Beckwith J. B., Byard R. W. et al, « Sudden infant death syndrome and unclassified sudden infant deaths: a definitional and diagnostic approach », Pediatrics, juillet 2004, vol. 114, n° 1, p. 234‑238. DOI : 10.1542/peds.114.1.234.
  2. Carlin R. F., Moon R. Y., « Risk Factors, Protective Factors, and Current Recommendations to Reduce Sudden Infant Death Syndrome: A Review », JAMA Pediatrics, février 2017, vol. 171, n° 2, p. 175-180. DOI : 10.1001/jamapediatrics.2016.3345.
  3. Haute Autorité de santé, Prise en charge en cas de mort inattendue du nourrisson (moins de 2 ans), mai 2007. https://www.has-sante.fr/jcms/c_533467/fr/prise-en-charge-en-cas-de-mort-inattendue-du-nourrisson-moins-de-2-ans. Consulté le 17 mai 2024.
  4. Dedouit F., Yen K., Heinze S., éditeurs., Forensic imaging: a practical guide, Springer Cham, 2022, 196 p. DOI : 10.1007/978-3-030-83352-7
  5. Gorincour G., Imagerie post mortem pratique et illustrée, Société française de radiologie, 2020, 108 p.
  6. Shelmerdine S. C., Gerrard C. Y., Rao P. et al, « Joint European Society of Paediatric Radiology (ESPR) and International Society for Forensic Radiology and Imaging (ISFRI) guidelines: paediatric postmortem computed tomography imaging protocol », Pediatric Radiology, mai 2019, vol. 49, n° 5, p. 694‑701. DOI : 10.1007/s00247-018-04340-x.
  7. Shelmerdine S. C., Davendralingam N., Langan D. et al, « Post-mortem skeletal survey (PMSS) versus post-mortem computed tomography (PMCT) for the detection of corner metaphyseal lesions (CML) in children », European Radiology, mars 2024 [cité 15 mars 2024]. DOI : 10.1007/s00330-024-10679-7.
  8. Proisy M., Loget P., Bouvet R. et al, « Non-specific post-mortem modifications on whole-body post-mortem computed tomography in sudden unexpected death in infancy », Journal of Forensic Radiology and Imaging, mars 2015, vol. 3, n° 1, p. 16‑23. DOI : 10.1016/j.jofri.2015.02.001
  9. Ducloyer M., Wargny M., Medo C. et al, « The Ogival Palate: A New Risk Marker of Sudden Unexpected Death in Infancy? », Frontiers in Pediatrics, avril 2022, vol 10 : 809725. DOI : 10.3389/fped.2022.809725.

Discussion

Aucun commentaire

Laisser un commentaire

Sur le même thème

Le fil Docteur Imago

30 Sep

15:38

Un nouveau centre d’imagerie médicale a été ouvert par Maine image santé à Sablé-sur-Sarthe (72) ce lundi 22 septembre 2025, annonce le média Ouest France.

13:09

Un article publié dans Insights into Imaging, fournit un consensus d’experts pour la biopsie des lésions mammaires et la re-biopsie en cas de discordance radiologique-pathologique ou de signes de potentiel malin incertain.

7:04

Dans une étude, des chercheurs ont développé et validé un modèle de stratification du risque pancréatique basé sur IRM pour la prédiction du pronostic et l’orientation thérapeutique de l’adénocarcinome canalaire pancréatique (PDAC). Ils ont de fait démontré que le modèle M-PRiSM prédit efficacement la survie globale postopératoire et identifie les patients PDAC susceptibles de bénéficier d’un traitement adjuvant.
29 Sep

16:03

Dans une étude présentée dans JACR, l'utilisation de comptes rendus préliminaires générés par IA a permis à 5 radiologues de réduire le temps d'interprétation des radiographies thoraciques (de 25,8 à 19,3 secondes en moyenne). Toutefois, des variations dans les scores de qualité, notamment pour les examens montrant des anomalies, soulèvent la nécessité d'une utilisation supervisée de l'IA, estiment les auteurs.
Docteur Imago

GRATUIT
VOIR