Congrès de la RSNA

L’apprentissage musical développe de nouvelles connexions cérébrales chez les enfants

Une étude présentée en novembre au congrès de la (RSNA) met en exergue les effets de l’apprentissage musical sur le développement du cerveau des enfants, en particulier sur les zones associées à l’autisme et aux déficits de l’attention. Les chercheurs y voient une piste vers la mise au point de stratégies ciblées pour le traitement de ces troubles.

Le 09/01/17 à 12:00, mise à jour aujourd'hui à 14:33 Lecture 1 min.

L’apprentissage de la musique développe les connexions dans la matière blanche du cerveau (photo d’illustration). CC0 pixabay.com

Grâce à l’IRM, des chercheurs mexicains pourraient avoir découvert la preuve concrète que l’apprentissage de la musique crée de nouvelles connexions dans le cerveau des enfants. Comme ils l’ont expliqué le 30 novembre pendant le congrès de la société nord-américaine de radiologie (RSNA), Pilar Dies-Suarez, radiologue à l’Hôpital pédiatrique Federico Gómez de Mexico et ses confrères, ont mené leur étude sur 15 enfants âgés de 5 à 6 ans. Tous étaient droitiers et aucun ne présentait d’antécédents de troubles neurologiques, perceptifs ou sensoriels, ni n’avait reçu d’éducation artistique avant l’étude.

Les fibres nerveuses s’allongent dans le forceps mineur

Durant neuf mois, ces enfants ont appris la musique à l’aide de tubes à sons. Les chercheurs ont scruté leur cerveau en utilisant l’imagerie du tenseur de diffusion, qui permet d’observer la position, l’orientation et l’anisotropie des structures fibreuses de la substance blanche du cerveau. Les résultats montrent que les fibres nerveuses, les axones, s’allongent et que la fraction d’anisotropie augmente dans plusieurs zones, en particulier le forceps mineur. « Quand un enfant reçoit un apprentissage musical, on lui demande de réaliser certaines tâches, explique Pilar Dies-Suarez. Ces tâches impliquent l’audition, le mouvement, la cognition, l’émotion et les compétences sociales, ce qui activerait différentes régions du cerveau et impliquerait la nécessité de créer plus de connexions entre les deux hémisphères. »

D. R.

Observation des axones du forceps majeur avant (en haut) et après l’apprentissage musical. D. R.

Mieux comprendre les mécanismes de certains troubles

Des études antérieures ont lié l’autisme et le déficit de l’attention avec des diminutions des connexions fibreuses dans le forceps mineur. « Cela suggère que la faible connectivité dans le cortex frontal, une région du cerveau impliquée dans des processus cognitifs complexes, est un biomarqueur de ces troubles », indique l’étude. « On sait que l’enseignement musical est bénéfique pour les enfants souffrant de ces troubles, remarque Pilar Dies-Suarez. Cette étude nous a permis de mieux comprendre les changements du cerveau et où ces nouvelles connexions se produisent. » Et peut-être de mettre au point des stratégies de traitement.

Auteurs

Carla Ferrand

Journaliste cheffe de rubrique

Voir la fiche de l’auteur

Discussion

Aucun commentaire

Laisser un commentaire

Sur le même thème

Le fil Docteur Imago

09 Déc

16:00

L'entreprise Agfa annonce la suppression de 145 postes en Belgique, due à l'accélération du déclin du film radiologique sur le marché mondial (communiqué).

14:00

Une étude passe en revue l'utilité des algorithmes basés sur l'IA et l'apprentissage automatique pour faciliter efficacement le triage et rationaliser le flux de travail en radiologie pédiatrique.

7:23

L'arrêté du 5 décembre 2025 fixe à 295 le nombre maximum d'autorisations d'exercice des personnes titulaires d'un diplôme permettant l'exercice, dans le pays d'obtention de ce diplôme, de la profession de médecin, pour la période du 15 décembre 2025 au 15 décembre 2026. Pour la radiologie, le nombre d'autorisations est fixé à 3. Ces personnes doivent avoir satisfait à des épreuves de vérification des connaissances, précise l'arrêté.
08 Déc

16:12

Le scanner double-énergie en scanner n’apporte pas de supériorité technique constante par rapport au scanner standard pour la résolution en contraste des métastases hépatiques hypovasculaires, selon une méta-analyse.

11:00

Bayer a présenté au RSNA les premiers résultats pédiatriques de son étude QUANTI, montrant que son agent de contraste IRM gadoquatrane offre un profil pharmacocinétique et une sécurité comparables à ceux de l’adulte, tout en réduisant de 60 % la dose (communiqué).
Docteur Imago

GRATUIT
VOIR