Congrès de la RSNA

L’apprentissage musical développe de nouvelles connexions cérébrales chez les enfants

Une étude présentée en novembre au congrès de la (RSNA) met en exergue les effets de l’apprentissage musical sur le développement du cerveau des enfants, en particulier sur les zones associées à l’autisme et aux déficits de l’attention. Les chercheurs y voient une piste vers la mise au point de stratégies ciblées pour le traitement de ces troubles.

Le 09/01/17 à 12:00, mise à jour aujourd'hui à 14:27 Lecture 1 min.

L’apprentissage de la musique développe les connexions dans la matière blanche du cerveau (photo d’illustration). CC0 pixabay.com

Grâce à l’IRM, des chercheurs mexicains pourraient avoir découvert la preuve concrète que l’apprentissage de la musique crée de nouvelles connexions dans le cerveau des enfants. Comme ils l’ont expliqué le 30 novembre pendant le congrès de la société nord-américaine de radiologie (RSNA), Pilar Dies-Suarez, radiologue à l’Hôpital pédiatrique Federico Gómez de Mexico et ses confrères, ont mené leur étude sur 15 enfants âgés de 5 à 6 ans. Tous étaient droitiers et aucun ne présentait d’antécédents de troubles neurologiques, perceptifs ou sensoriels, ni n’avait reçu d’éducation artistique avant l’étude.

Les fibres nerveuses s’allongent dans le forceps mineur

Durant neuf mois, ces enfants ont appris la musique à l’aide de tubes à sons. Les chercheurs ont scruté leur cerveau en utilisant l’imagerie du tenseur de diffusion, qui permet d’observer la position, l’orientation et l’anisotropie des structures fibreuses de la substance blanche du cerveau. Les résultats montrent que les fibres nerveuses, les axones, s’allongent et que la fraction d’anisotropie augmente dans plusieurs zones, en particulier le forceps mineur. « Quand un enfant reçoit un apprentissage musical, on lui demande de réaliser certaines tâches, explique Pilar Dies-Suarez. Ces tâches impliquent l’audition, le mouvement, la cognition, l’émotion et les compétences sociales, ce qui activerait différentes régions du cerveau et impliquerait la nécessité de créer plus de connexions entre les deux hémisphères. »

D. R.

Observation des axones du forceps majeur avant (en haut) et après l’apprentissage musical. D. R.

Mieux comprendre les mécanismes de certains troubles

Des études antérieures ont lié l’autisme et le déficit de l’attention avec des diminutions des connexions fibreuses dans le forceps mineur. « Cela suggère que la faible connectivité dans le cortex frontal, une région du cerveau impliquée dans des processus cognitifs complexes, est un biomarqueur de ces troubles », indique l’étude. « On sait que l’enseignement musical est bénéfique pour les enfants souffrant de ces troubles, remarque Pilar Dies-Suarez. Cette étude nous a permis de mieux comprendre les changements du cerveau et où ces nouvelles connexions se produisent. » Et peut-être de mettre au point des stratégies de traitement.

Auteurs

Carla Ferrand

Journaliste cheffe de rubrique

Voir la fiche de l’auteur

Discussion

Aucun commentaire

Laisser un commentaire

Sur le même thème

Le fil Docteur Imago

21 Nov

15:34

Des chercheurs ont examiné l’association entre la charge allostatique (AL), un indicateur de dysrégulation physiologique liée au stress, et la présence de pathologie maligne lors de biopsies mammaires guidées par imagerie. Les résultats suggèrent qu’une AL plus élevée est liée à un risque accru de pathologie maligne, ce qui pourrait guider des stratégies de dépistage personnalisées, indique une étude publiée dans JACR.

13:17

L’IRM rapide avec la reconstruction par apprentissage profond (DLR) améliore la qualité d’image et la précision diagnostique pour l’appendicite complexe par rapport à l’IRM non DLR et à la tomographie par contraste, offrant une alternative précieuse pour les patients sensibles aux radiations. (Étude).

7:09

Une étude évaluant plusieurs grands modèles de langage a montré que le modèle OpenAI o3 obtenait la meilleure précision à l’examen national japonais des techniciens en radiologie, atteignant 90 % de réussite.
20 Nov

15:06

Une étude montre que l’angioscanner coronaire à détecteur photonique, réalisée avec des doses réduites de rayonnement et de produit de contraste, offre une excellente qualité d’image et une précision diagnostique élevée, en particulier avec les reconstructions en VMI à 55 keV. Cette technique permet de détecter avec fiabilité les sténoses obstructives et les resténoses intrastent chez des patients souffrant d’une maladie coronarienne associée à l’inflammation.
Docteur Imago

GRATUIT
VOIR