Encore une possible preuve des bienfaits de l’exercice physique sur la santé du cerveau ? Une étude réalisée par des chercheurs de la Wake Forext School of Medicine, en Caroline du Nord (États-Unis), suggère que la pratique d’exercices aérobies pourrait développer le volume cérébral et les fonctions cognitives chez les personnes atteintes de déficience cognitive légère, plus exposées que les autres à la maladie d’Alzheimer.
De l’IRM et du tapis roulant
Comme ils l’ont expliqué le 30 novembre dernier pendant le congrès de la Société nord-américaine de radiologie, les scientifiques ont réuni 35 adultes atteints de déficience cognitive légère. Ils ont examiné les structures anatomiques de leurs cerveaux grâce à des séquences d’IMR haute résolution pondérées en T1, sur un appareil 3 T. 16 d’entre eux, choisis au hasard, ont ensuite pratiqué quatre fois par semaine pendant six mois des exercices destinés à stimuler l’activité cardiovasculaire et l’oxygénation musculaire : tapis roulant, vélo d’appartement ou vélo elliptique (exercices aérobies). Les autres ont fait des étirements sur le même rythme (exercices de flexibilité). Tous ont repassé une IRM cérébrale à l’issue du cycle sportif. Les chercheurs ont alors évalué les transformations de la forme et du volume du cerveau en utilisant des mesures conventionnelles et biomécaniques.
La matière blanche se contracte chez ceux qui n’ont pas fait d’exercices aérobies
Pour les deux groupes, ils ont observé un accroissement volumétrique dans la plupart des régions de la matière grise, y compris le lobe temporal, siège de la mémoire à court terme. « Mais le groupe qui a fait des exercices aérobies présente une meilleure conservation du volume total du cerveau, un volume de matière grise plus important et un étirement directionnel plus important des tissus cérébraux », explique Jaeongchul Kim, coauteur de l’étude. Par ailleurs, les chercheurs ont remarqué une contraction de la couronne rayonnante postérieure droite 1 chez les sujets qui n’ont fait que des étirements.
Un possible marqueur pour les maladies neurologiques
Ils en concluent donc que les exercices aérobies pourraient permettre de préserver voire de développer le volume cérébral chez les personnes atteintes de déficience cognitive légère. De plus, expliquent-ils, les changements directionnels sans changement de volume pourraient constituer un nouveau biomarqueur des maladies neurologiques, permettant de les détecter avant que des changements de volume ne soient détectables par IRM.
De meilleures performances cognitives chez les sportifs
En outre, les participants à l’étude ont passé des tests d’évaluation de leurs performances cognitives avant et après les exercices sportifs. Ceux qui avaient fait des exercices aérobies ont amélioré leurs résultats, pas les autres. « Tout exercice peut être bénéfique, mais si possible, les exercices aérobies pourraient avoir des bénéfices pour une meilleure performance cognitive », conclut Jaeongchul Kim.
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