Oncologie

Une nouvelle classification TNM pour le cancer du poumon

Une nouvelle classification TNM pour le cancer du poumon a pris effet début 2017. Elle affine des critères de classification, dont celui de la taille des tumeurs, pour mieux orienter les traitements.

Le 25/01/17 à 12:00, mise à jour aujourd'hui à 14:15 Lecture 3 min.

Tumeur du lobe supérieur droit de plus de 7 cm. Selon la nouvelle classification TNM, cette tumeur est d’emblée classée T4 sur ce seul critère de taille. D. R.

La classification TNM, utilisée pour la stadification des cancers du poumon non à petites cellules, a changé au 1er janvier 2017. C’est la 8e version. La précédente était en vigueur depuis 2009. « L’association internationale pour l’étude sur le cancer du poumon (International Association for the study of Lung Cancer – IASLC) a proposé des modifications sur la base des données de 94 708 patients diagnostiqués entre 1999 et 2010 et suivis de manière prospective », a expliqué Marie-Pierre Revel, radiologue à l’hôpital Cochin (Assistance publique – hôpitaux de Paris), lors des Journées francophones de radiologie d’octobre 2016. Ces modifications ont ensuite été validées par l’Union internationale contre le cancer (UICC). 80 % des patients sont à un stade avancé lorsqu’ils sont diagnostiqués sur symptômes. Plus de 50 % d’entre eux sont à un stade métastatique d’emblée. Or, la survie à 5 ans, en l’absence de chirurgie est inférieure à 5 % pour les cancers de stade IIIb et IV. « Il ne faut donc pas induire de perte de chances en réalisant une stadification erronée qui contre-indiquerait un traitement curatif », rappelle Marie-Pierre Revel.

Chaque centimètre compte

Dans TNM : la lettre T correspond à tumeur, le N à node, ou ganglion lymphatique, et le M à métastase. « Pour évaluer le statut T, nous analysons cinq données : la taille de la tumeur, sa distalité dans l’arbre bronchique, l’existence d’une atélectasie, l’extension par contiguïté et les nodules satellites de même histologie », liste la radiologue. La nouvelle classification TNM fait évoluer ces critères. « À présent, chaque centimètre compte. C’est assez intuitif. Plus une tumeur est grosse, plus le pronostic est défavorable. Dès lors que la tumeur dépasse les 5 cm, nous sommes en T3. À plus de 7 cm, nous sommes en T4 », précise-t-elle. L’atélectasie pulmonaire est maintenant classée T2, qu’elle soit lobaire ou de tout un poumon. Deux changements ont été introduits dans l’évaluation de l’extension par contiguïté à la paroi et aux grosses structures : l’extension à la graisse médiastinale n’est plus un élément du statut T et l’extension au diaphragme passe au statut T4.

D. R.

Synthèse des changements pour le statut T. D. R.

Des critères plus fins pour les nodules

Le statut des nodules évolue lui aussi. « Il est difficile d’affirmer qu’un nodule est une métastase et pas une tumeur synchrone car le deuxième cancer est souvent de même histologie. Il faut donc s’aider de critères plus fins (profil moléculaire, mêmes mutations dans les deux tumeurs, etc.) et étudier le statut N », précise Marie-Pierre Revel.

[contenu_encadre img= » » titre= »Nouveau statut N » contenu= »N0 : pas d’atteinte
N1 : atteinte hilaire ou intrapulmonaire homolatérale
o N1a : un seul site
o N1b : multisite
N2 : atteinte médiastinale homolatérale ou sous-carinaire
o N2a1 : un seul site sans atteinte N1, soit un « skip » N2
o N2a2 : un seul site avec atteinte N1
o N2b : N2 multisite
N3 : atteinte controlatérale (LIG) ou sus-claviculaire  » auteur= » » legende= » » credit= » »]

Un raffinement du T

Ce nouveau classement TNM ne change pas les prescriptions pour la chirurgie et la radiothérapie. En revanche, il entraîne des changements pour les traitements adjuvants. « Nous constatons un raffinement du T, surtout en fonction de la taille, avec une meilleure valeur pronostique et une meilleure traduction pour les indications périopératoires. Pour le N, le staging ganglionnaire s’est complexifié, mais l’adaptation du M aux situations oligométastatiques est meilleure », conclut Marie-Pierre Revel.

[contenu_encadre img= » » titre= »Nouveau statut M » contenu= »M1a : statut métastasique intrathoracique
o pleurésie/péricardique maligne
o nodules pulmonaires ou pleuraux multiples
o nodule controlatéral unique de même histologie
M1b : Métastases extrathoraciques
o encéphale
o surrénale
o os
o foie
o autres localisations. Unique : M1b : statut oligométastatique. Multiples (même organe ou organes différents) : M1c  » auteur= » » legende= » » credit= » »]
D. R.

Les nouveaux stades D. R.

Auteurs

Virginie Facquet

Discussion

Aucun commentaire

Laisser un commentaire

Le fil Docteur Imago

22 Nov

16:00

Pour les patients non obèses, l’utilisation combinée d’une faible tension du tube (60 kVp) et d’un nouvel algorithme de reconstruction d’images par apprentissage profond (ClearInfinity, DLIR-CI) peut préserver la qualité de l’image tout en permettant des économies de dose de rayonnement et de produit de contraste pour le scanner aortique (étude).

14:39

La découverte fortuite d’anciens accidents vasculaires cérébraux lors d'examens de scanner permettrait aux cliniciens de mettre en place des mesures qui pourraient bénéficier à 100 000 à 200 000 patients par an aux États-Unis pour prévenir de futurs AVC (étude).

7:30

Le Sénat a adopté le 19 novembre un amendement gouvernemental au PLFSS 2025 qui prévoit d'exonérer de cotisations pour l'assurance vieillesse les médecins en situation de cumul emploi-retraite qui exercent dans les zones sous-denses. La Caisse autonome de retraite des médecins français (CARMF) s'alarme dans un communiqué des conséquences de cette mesure.
Docteur Imago

GRATUIT
VOIR