Législation

Le décret d’actes peut-il impacter les pratiques de téléradiologie ?

Le nouveau décret d’actes du métier de manipulateur radio autorise les manips à réaliser les examens non injectés sans la présence d'un radiologue. Cette configuration pourrait-elle faciliter les pratiques de téléradiologie ? Pas pour les représentants des deux professions.

Le 30/01/17 à 8:00, mise à jour aujourd'hui à 15:23 Lecture 2 min.

« L'ancien texte n'a pas empêché la téléradiologie de se développer », estime Fabein Voix, président de l'AFPPE (photo d'illustration). © C. F.

Parce qu’il leur permet de réaliser certains actes courants en l’absence – mais toujours sous la responsabilité – du médecin, le nouveau décret d’actes des manipulateurs d’électroradiologie médicale pourrait faciliter le développement de la téléradiologie. Selon Fabien Voix, président de l’Association française du personnel paramédical d’élecroradiologie (AFPPE), il ne devrait pourtant pas changer grand-chose, pour la bonne raison que la téléradiologie ne l’a pas attendu ! « Si on avait respecté l’ancien texte au pied de la lettre, la téléradiologie n’aurait pas pu exister, pourtant cela n’a pas empêché son développement, ironise-t-il. Ce n’est donc pas parce qu’on autorise aujourd’hui les manips à travailler seuls pour certains examens qu’elle va exploser. »

Ramener les pratiques dans le cadre de la loi

Le décret d’actes a tout de même un effet : celui de ramener les pratiques dans le cadre de la loi. « Dans les cas où le manip est seul, si un médecin est responsable de l’acte, valide le protocole et fait le compte rendu, qu’il soit physiquement présent ou en téléradiologie, le manip aura le droit de travailler, ce qu’il faisait déjà avant… mais sans couverture », poursuit Fabien Voix.

Une porte ouverte aux dérives ?

Le texte ne serait-il cependant pas susceptible de favoriser les situations dans lesquelles la téléradiologie remplacerait presque totalement le médecin ? « Un radiologue pourrait ouvrir deux cabinets et n’être présent que dans l’un d’entre eux pour faire des échographies, tandis que les manips feraient seuls les radios dans l’autre, reconnaît Fabien Voix, qui précise que les problèmes de dérives ne viendront pas des manips, qui n’ont pas la possibilité de dire au radiologue de venir ou pas. » Le président de l’AFPPE invite les manipulateurs à toujours se demander s’ils sont bien dans les clous. Le nouveau texte leur permet de mieux se situer : « Aujourd’hui les manips sont mieux encadrés du point de vue législatif et réglementaire qu’auparavant », assure-t-il. « Il ne faut pas s’imaginer que ce décret autorise à lâcher les manipulateurs dans la nature, estime pour sa part Laurent Verzaux, responsable du groupe téléradiologie de la Société française de radiologie (SFR). Il y a régulièrement des situations qui ne devraient pas exister et les manipulateurs qui considèrent qu’ils ne sont pas suffisamment encadrés ont le droit de le dire. On entend quelques fois des manipulateurs qui sont livrés à eux-mêmes, ce n’est pas acceptable. »

« En téléradiologie, on ne fait pas n’importe quoi »

Au final, qu’il s’agisse ou non de téléradiologie, tout est une question de balisage : « En téléradiologie, les professionnels savent avec quelles sociétés ils traitent. Les pratiques se sont protocolisées, il y a eu des recommandations du G4, on ne fait pas n’importe quoi. Si la téléradiologie reste bien encadrée, on laisse moins à l’abandon les manips que dans une configuration où l’on n’est pas en téléradiologie et où le radiologue n’est pas là », conclut Fabien Voix.

Auteurs

Carla Ferrand

Journaliste cheffe de rubrique

Voir la fiche de l’auteur

Discussion

Aucun commentaire

Laisser un commentaire

Sur le même thème

Le fil Docteur Imago

18 Avr

16:00

RECIST 1.1 reste la norme pour évaluer la réponse tumorale, notamment pour les métastases hépatiques après traitement systémique. Les modifications au scanner et en IRM suggérant une nécrose, une fibrose, des calcifications et une hémorragie, peuvent être utilisées comme indicateurs supplémentaires de la réponse tumorale.

15:44

Des chercheurs ont examiné pour la première fois les tendances temporelles chez les patients subissant régulièrement un examen de scanner. Ces derniers ont observé une modification des pratiques d’imagerie depuis 2020, avec un taux d’examens récurrents en baisse après 2020 et une dose efficace médiane qui a augmenté après 2020 par rapport à avant 2020. (Étude).

13:15

L'arrêté du 11 avril 2025 renouvelle l'inscription du stent retriever ERIC®, fabriqué par la société MICROVENTION Europe, sur la liste des produits et prestations remboursables (LPPR) prévue à l'article L. 165-1 du Code de la sécurité sociale.

7:57

Le scanner du centre hospitalier de La Ferté-Macé (Orne) sera mis en service le jeudi 24 avril 2025, a annoncé le groupement hospitalier de territoire des Collines de Normandie dans un communiqué publié le 14 avril. Source : Ouest France.
Docteur Imago

GRATUIT
VOIR