Congrès européen de radiologie

Repenser l’enseignement de la radiologie pour former les médecins de demain

Alors que la pénurie de radiologues se fait de plus en plus sentir, la spécialité se doit de rester attractive pour les étudiants. Pour répondre à ce défi, l’ECR organisait une session consacrée à l’excellence et à l’innovation dans l’enseignement.

Le 13/03/17 à 8:00, mise à jour hier à 14:16 Lecture 2 min.

« Des étudiants heureux apprennent mieux ! » annonce Christiane Nyhsen, radiologue au City Hospital de Sunderland (Royaume-Uni) lors d'une session consacrée à l’excellence et à l’innovation dans l’enseignement à l'ECR. © C. F.

« Des étudiants heureux apprennent mieux ! » Pour Christiane Nyhsen, radiologue au City Hospital de Sunderland (Royaume-Uni), l’enseignement doit prendre en compte le bien-être des étudiants. Lors du Congrès européen de radiologie qui s’est déroulé à Vienne (Autriche) du 2 au 5 mars, elle a insisté sur l’importance des échanges entre le professeur et ses étudiants pour maintenir l’intérêt des jeunes générations de médecins. « Il est essentiel de maintenir le dialogue et les discussions interactives, de parler de cas réels, d’utiliser les quizz pour renforcer l’enseignement avec le jeu », détaille-t-elle. Pour un bon apprentissage, l’enseignant doit s’adapter aux particularités des étudiants pour activer leur mémoire à long terme. « Il est important de stimuler tous les types d’apprenants, assure Christiane Nyhsen. Certains sont des apprenants visuels qui préfèrent lire, écrire et voir des images. D’autres sont des apprenants auditifs qui retiennent mieux en écoutant et en parlant. Enfin, les apprenants kinesthésiques préfèrent l’action et le mouvement, comme faire des dessins. »

Un enseignement repensé pour attirer les étudiants

Les technologies d’imagerie médicale ont évolué mais l’enseignement n’a pas suivi au même rythme, constate Vlastimil Valek, radiologue à l’hôpital universitaire de Brno (République Tchèque). « Ces dernières décennies, la pratique de la radiologie a connu des changements substantiels dus principalement aux avancées technologiques, à la distribution des infrastructures de soins et aux évolutions des systèmes de remboursement. Cependant, cette tendance n’a pas eu de répercussions significatives sur l’enseignement de la radiologie et le système éducatif n’a pas suivi ces changements », estime-t-il. Selon lui, l’enseignement de la radiologie doit être repensé : « Une réorganisation doit permettre d’attirer les étudiants vers cette discipline, d’infiltrer d’autres parcours avec des leçons de radiologie et d’accroître le nombre d’heures d’enseignements. » Il pense que les 80 heures de cours de radiologie communément enseignées dans les écoles de médecine sont insuffisantes. « La radiologie doit être intégrée dans les stages cliniques et l’enseignement ne doit pas être seulement théorique, mais aussi pratique, avec un accent sur la formation pratique en échographie », conclut-il.

L’apprentissage à vie

Au-delà de la formation des étudiants, c’est aussi la formation continue des médecins qui est en jeu. À ce sujet, Birgit Ertl-Wagner, professeur de radiologie à l’université de Munich (Allemagne) a évoqué le concept de life-long learning ou l’apprentissage à vie, une démarche volontaire qui permet aux professionnels de l’imagerie de rester à la pointe de leur discipline tout au long de leur carrière. Des méthodes comme la formation médicale continue, la validation de qualifications supplémentaires et la formation sur le terrain sont des exemples de procédés d’apprentissage à vie. « Dans un domaine comme la radiologie qui évolue aussi rapidement, l’apprentissage permanent est un prérequis absolu », affirme-t-elle.

Auteurs

Carla Ferrand

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