L’Intersyndicat national des internes (ISNI) appelle les internes en médecine, toutes spécialités confondues, à se mettre en grève le 18 avril. Le mouvement s’étendra sur « une durée indéterminée », annonce l’organisation dans son préavis, déposé le 7 avril. Il est motivé « par le manque de garanties sur l’évolution de la formation des étudiants en troisième cycle des études médicales, dans le cadre de la réforme ».
Une réforme pour septembre
Ladite réforme doit entrer en vigueur à la rentrée universitaire de septembre 2017. Les ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur ont défini ses fondations dans le décret n° 2016-1597 du 27 novembre 2016. Depuis, ils travaillent avec les représentants de la profession à l’élaboration des diplômes, des options, des formations transversales, etc.
Les internes demandent une revalorisation salariale et une « autonomie supervisée »
Si les internes ne sont pas opposés à la réforme, les négociations achoppent sur plusieurs points, notamment sur la phase 3 de la formation. Les internes demandent ainsi une revalorisation salariale et réclament de pouvoir exercer « en autonomie supervisée », et pas en « pleine autonomie » ou en « plein exercice ». Ils demandent en outre une « sanctuarisation du nombre de postes en post-internat ».
Les radiologues ne veulent pas d’une option « imagerie » pour les cardiologues
Les internes portent aussi plusieurs doléances autour du contenu de la formation. Les plaquettes des diplômes d’études spécialisées (DES), des options et des formations transversales spécialisées (FTS) ne sont pas prêtes. Plusieurs spécialités s’inquiètent de leur contenu.
C’est le cas des radiologues. L’Union nationale des internes en radiologie dénonce ainsi le projet de DES de cardiologie, qui prévoit une option « imagerie médicale d’expertise » : échographie de niveau III ; principes, interprétation des scanners et IRM cardiaques et de l’imagerie nucléaire en cardiologie. Elle est soutenue par la Fédération nationale des médecins radiologues, qui craint un « démantèlement de l’imagerie médicale comme spécialité ». « Par ce projet, un interne devrait acquérir les techniques et compétences d’interprétation de quatre techniques d’imagerie spécialisées en quelques mois alors que les étudiants en radiologie sont formés en cinq ans dans le cadre de leur DES » s’insurge Jean-Philippe Masson, président de la FNMR dans un communiqué de presse diffusé le 29 mars.
« La profession ne tolérera aucune cannibalisation de l’imagerie médicale »
En février, l’Union nationale des internes en radiologie (UNIR) s’était déjà élevée contre le projet d’une FST de neuroradiologie interventionnelle. « Il est illusoire de penser que tout ou partie de la radiologie peut être acquise en 1 année isolée de FST, alors que les internes du DES de radiologie se forment au cours d’un cursus complet en 5 ans », écrit-elle dans un communiqué. « La profession tout entière ne tolérera aucune forme de cannibalisation de l’imagerie médicale », prévient-elle, soutenue par les autres organisations professionnelles, dont le G4.
L’ISNI prête à demander un report de la réforme
Malgré le rappel répété de ces revendications auprès des tutelles, l’ISNI a l’impression de ne pas être entendue. Les internes se disent « lassés des annonces contradictoires » et doutent de la faisabilité de la réforme pour la rentrée 2017. Le 18 avril 2017, ils sont donc invités à « se déclarer grévistes pour l’ensemble de leurs activités de jour et/ou de permanence des soins ». Si ses réclamations ne sont pas satisfaites, l’organisation demandera « un report de la réforme du troisième cycle des études médicales pour une application optimale de celle-ci à partir de l’année universitaire 2018-2019. »
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