Houhou… il y a quelqu’un ? Qu’est-ce qu’il fait noir là-dedans. Vous êtes toutes là ? Un, deux trois, quatre, cinq. C’est bon, il ne manque personne. Je ne voudrais pas vous affoler mais ça fait déjà pas mal de temps qu’on nous a placées dans ce conteneur plombé et enfermées à clé dans ce coffre. Eh bien, je crois que l’on peut dire avec certitude qu’on nous a oubliées… Maintenant, il faut attendre qu’on nous retrouve et qu’on nous libère.
Tout s’était pourtant passé normalement : un petit tour en radiothérapie, la routine, rien à signaler… et puis tout d’un coup, l’obscurité et le silence de ce coffre inhospitalier. Un comble dans une clinique ! Depuis, le temps semble bien long… Allez, courage ! Pas de panique. Nous sommes des aiguilles de radium 226, on en a vu d’autres. Avec un petit effort, en rayonnant très fort, nous arriverons bien à nous faire remarquer. Et puis la salle d’attente n’est pas loin… Impossible que personne ne se rende compte de rien. Quand la plante verte à côté de la pile de magazines commencera à devenir phosphorescente, peut-être que quelqu’un finira par réaliser que quelque chose ne tourne pas rond.
S’il vous plaît l’IRSN, nous ne sommes pas faites pour rester là, évacuez-nous ! Attendez… chut… J’entends des pas. On vient vers nous, ça y est. La clé tourne dans la serrure. Libérées, délivrées ! C’est pas trop tôt… Non mais tu les entends ? « Débit de dose radioactive anormal dans la salle d’attente », tu m’étonnes ! Il manquerait plus que ça soit de notre faute.
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