Du 22 au 25 juin dernier, la station balnéaire de Deauville, en Normandie, a hébergé l’édition 2017 des Journées francophones d’imagerie cardio-vasculaire (JFICV). Un congrès organisé par la Société française d’imagerie cardiaque vasculaire, avec l’ambition de « couvrir l’ensemble des domaines de l’imagerie diagnostique cardiovasculaire et thérapeutique en radiologie interventionnelle vasculaire », aussi bien sur le plan médical, que scientifique, socio-professionnel ou technique. L’une des sessions s’est intéressée au futur de la discipline. Au cours d’une table ronde, plusieurs spécialistes ont évoqué leur vision pour l’imagerie cardiaque dans les prochaines années. Cette discussion a permis de mettre en lumière les principales perspectives de développement technologique. « Il y a probablement des axes très fort avec l’imagerie 4D flow, la TEP-IRM et l’imagerie paramétrique », a entamé Olivier Vignaux, radiologue à l’Hôpital américain de Paris et modérateur du débat.
La TEP-IRM peut-elle se faire une place en imagerie cardiaque ?
Concernant la TEP-IRM, ce dernier s’interroge sur l’utilité d’associer les deux modalités. « Y a-t-il des indications pour l’imagerie cardiaque ? », demande-t-il à ses confrères. Jean-François Deux, radiologue à l’Hôpital Henri-Mondor de Créteil (94), apporte quelques éléments de réponse. « Pour l’amylose, tous les patients passent une scintigraphie myocardique au HMDP et une IRM. Avec l’imagerie hybride, nous essayons de remplacer ces deux examens par une acquisition unique. Le patient sera content et nous aussi. »
« Oui, pour les pathologies très aiguës à évolution rapide »
Selon lui, la TEP-IRM peut bénéficier à la recherche sur les pathologies très aiguës à évolution rapide. « Si on veut mieux comprendre ce qu’il se passe, il est préférable de coupler les deux informations, indique-t-il. Mais avec le développement de certains post-traitements et le recalage d’images sur des pathologies moins aiguës, est-ce que combiner la TEP et l’IRM a un intérêt ? Je ne sais pas. »
L’injection de gadolinium en question
L’autre sujet « brûlant » du débat, c’est l’imagerie paramétrique et le fait qu’elle puisse éviter une injection de gadolinium. « En effet, il a été démontré que le T2 mapping est plus performant que le STIR et le rehaussement précoce pour voir l’œdème. On sait que cela fait partie des critères de myocardite, remarque François Pontana, radiologue au CHR de Lille (59). Est-ce que du T2 mapping seul, sans injection, permettra d’avoir une sensibilité et une spécificité suffisante, je l’ignore. » Olivier Vignaux cite une étude « qui laisse penser que le T1 mapping permettrait d’éviter une injection de gadolinium dans la myocardite ». « Dans le futur, il faudra se demander s’il faut injecter tout le monde ou s’il peut y avoir des alternatives pour certaines indications », prédit-il. Sur ce point, François Pontana cible deux axes de progression : « optimiser les protocoles avec des nouvelles séquences et éviter le gadolinium lorsque cela n’est pas nécessaire ».
Le potentiel du dépistage par IRM
Concernant l’avenir de l’imagerie cardiaque, Olivier Vignaux entrevoit une possibilité pour l’IRM cardiaque de se positionner en matière de dépistage et de prévention, grâce aux séquences de 4D flow et l’imagerie paramétrique. « Si on peut faire de la prévention et éviter des infarctus et des hospitalisations, c’est une réflexion à avoir sur le long terme sur le plan médicoéconomique », note-t-il.
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