Sans se départir de la touche humoristique qui a fait sa réputation, le RadioProtection Cirkus organise la troisième édition de ses journées techniques à Lyon, ces 12 et 13 octobre. Durant la session matinale du 13 octobre intitulée « Le malade imaginaire », la radioprotection médicale sera à l’honneur.
Les aléas de la reconstruction itérative
Le physicien médical Alain Noel parlera de la stratégie actuelle d’optimisation au scanner, et de l’influence des paramètres d’acquisition. Il abordera le sujet de la reconstruction itérative, un terme peu adapté, à son avis. « C’est plus un algorithme de réduction de bruit qu’un nouveau type de reconstruction », argumente-t-il. Selon lui, les algorithmes de reconstruction itérative ont un effet parfois négatif sur l’aspect de l’image. « Certains radiologues se plaignent de la perception des images, dont l’apparence peut être impactée par ces algorithmes. On a des images avec des niveaux de gris qui apparaissent très lissés, il y en a que ça gêne. »
Un point sur la modulation du kilovoltage
Cette session sera également l’occasion de dresser un état des lieux des bonnes pratiques, par exemple en ce qui concerne la modulation du kilovoltage (kV) en fonction de la corpulence des patients. « En théorie, cela se fait en fonction de l’indice de masse corporelle. En pratique, l’IMC est peu calculé par les manips au moment de l’examen, remarque Alain Noel. J’oriente plus les manips vers la prise en compte du poids du patient, même si je sais que l’IMC serait préférable. Ce n’est peut-être pas le meilleur indice. Il faudrait peut-être se baser sur la circonférence abdominale. »
« On ne devrait jamais augmenter les kV sur une hélice injectée »
Toujours au sujet des kV, le physicien évoquera la question de l’injection de produit de contraste. « Au niveau des bonnes pratiques, les hélices avec injection ne sont pas toujours le bon réflexe, indique-t-il. Certains ont tendance à augmenter les kV alors qu’on ne devrait jamais le faire sur une hélice injectée. Il faudrait même se poser la question de savoir s’il faut diminuer les kV pour améliorer le contraste. Ce sont des réflexes que l’on avait en radiologie conventionnelle et qui parfois se perdent pour le scanner. »
Le juste milieu entre dose et qualité d’image
Dans un contexte de progrès technologiques qui rendent les machines de moins en moins irradiantes, l’intervenant insiste sur l’importance de conserver une qualité d’image optimale. « La priorité, c’est de définir les éléments diagnostiques dont on a besoin, note Alain Noel. Ensuite, on réalise l’examen pour obtenir ces informations diagnostiques pour la dose la plus faible possible. »
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