Dans son rapport de 2015 sur « l’indication de la tomosynthèse dans une stratégie de détection précoce des cancers du sein » [1], l’INCa précisait n’avoir identifié dans la littérature « aucune étude comparant la performance clinique de la tomosynthèse + une image 2D synthétique à celle de la mammographie 2D standard seule en situation de dépistage ». Cette lacune est aujourd’hui en partie corrigée grâce à une étude parue le 15 août 2017 dans European Radiology [2].
Comparer la valeur diagnostique de l’image synthétique 2D à la mammographie numérique
Une équipe espagnole a ainsi souhaité comparer la valeur diagnostique de l’image synthétique 2D obtenue par tomosynthèse à celle de la mammographie numérique standard réalisée sur la même machine. Les chercheurs ont mené leur étude rétrospective monocentrique sur 2 384 images. Plusieurs lecteurs ont comparé à l’aveugle les deux types d’images sur la base du compte rendu radiologique, de la classification BIRADS et de la visibilité des résultats radiologiques. Ils n’avaient pas accès aux images en coupe issues de la tomosynthèse. La méthode de comparaison utilisée était la courbe d’efficacité du récepteur (ROC) multilecteur multicas.
Une non-infériorité de la classification BIRADS et de la visibilité des lésions
L’aire sous la courbe ROC montre une non-infériorité de la classification BIRADS et de la visibilité des lésions pour l’image de synthèse, par rapport à la mammographie numérique standard. « Cependant, les différentes ne sont statistiquement pas significatives », indiquent les chercheurs. En moyenne, ils rapportent que 77,4 % des lésions malignes sont détectées avec l’image de synthèse contre 76,5 % avec la mammographie numérique standard. Ils précisent que la sensibilité et la spécificité de l’image de synthèse sont supérieures à celles de la mammographie standard pour les lésions malignes classées BIRADS 5 et les seins classés BIRADS 1.
Une sensibilité et une spécificité comparables
« L’image de synthèse n’est pas inférieure à la mammographie standard numérique quand les coupes de tomosynthèse ne sont pas disponibles pendant la lecture des images », concluent les auteurs. Ils estiment que cette image de synthèse peut remplacer la mammographie numérique standard en réduisant la dose délivrée de 45 %. Ces nouvelles données sont à rapprocher du rapport de l’INCa. Ce dernier cite en effet une publication norvégienne de 2014, qui montre que l’image 2D synthétique associée à la tomosynthèse et la 2D standard associée à la tomosynthèse ont une sensibilité et une spécificité semblables. La même étude relève également une « réduction de 45 % de la dose moyenne d’irradiation délivrée ».
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