Imagerie urogénitale

Les gammapathies monoclonales n’interdisent pas l’injection de produits de contraste iodé

La Société européenne de radiologie urogénitale (ESUR) a publié ses recommandations sur les gammapathies monoclonales, basées sur une revue bibliographie de treize études. Pour elle, ces pathologies, ainsi que le myélome multiple, pris isolément, ne sont pas un facteur de risque d’insuffisance rénale aiguë postinjection.

Le 03/11/17 à 8:00, mise à jour aujourd'hui à 15:10 Lecture 2 min.

Pour de nombreux radiologues, les gammapathies monoclonales représentent une contre-indication à l’utilisation des produits de contraste iodés (photo d'illustration). © Carla Ferrand

Le terme de « gammapathies monoclonales » recoupe une large gamme de pathologies, dont le myélome multiple. Pour de nombreux radiologues, elles sont une contre-indication à l’utilisation des produits de contraste iodés. La Société européenne de radiologie urogénitale (European Society of Urogenital Radiology, ESUR) a voulu s’en assurer. Pour ce faire, elle a réalisé une revue bibliographique de l’incidence de l’insuffisance rénale aiguë par suite de l’injection de ce type de produits de contraste chez les patients atteints de ces pathologies.

Plusieurs recommandations

De leurs lectures, les auteurs de l’étude, parue dans European Radiology [1], tirent plusieurs recommandations. Ils estiment ainsi que :

  • la correction de l’hypercalcémie est nécessaire chez les patients atteints d’un myélome avant l’injection de produit de contraste iodé ;
  • l’évaluation de la protéinurie de Bence Jones s’avère inutile avant l’injection de produit de contraste iodé.

Pas un facteur de risque d’insuffisance rénale aiguë

Les treize études sélectionnées incluaient 824 injections de produit de contraste iodé chez 642 patients. Ces derniers étaient atteints soit de gammapathie monoclonale, soit d’un myélome multiple. 12 cas non confirmés d’insuffisance rénale aiguë ont été trouvés (1,6 %). La majorité des patients avaient passé une urographie intraveineuse avec un agent de contraste ionique à haute osmolalité, après déshydratation et purification préparatoires. Après analyse des résultats, les auteurs concluent que les gammapathies monoclonales et le myélome multiple, pris isolément, ne sont pas un facteur de risque d’insuffisance rénale aiguë postinjection.

Fonction rénale souvent réduite en cas de myélome

Ils indiquent toutefois que la fonction rénale est souvent réduite dans le cas de myélome, ce qui augmente le risque d’insuffisance rénale aiguë. En outre, « le risque peut devenir significatif chez les patients déshydratés, avec une fonction rénale dégradée », tempèrent les auteurs, qui ajoutent l’hypercalcémie comme facteur de risque.

[contenu_encadre img= » » titre= »Qu’est-ce que la protéinurie de Bence Jones ? » auteur= » » legende= » » credit= » »]

La protéine de Bence Jones est constituée de chaînes légères d’immunoglobulines qui peuvent être éliminés dans les urines en cas, notamment, de gammapathie monoclonale. Sa présence dans les urines contribue au diagnostic. Le suivi de son taux permet de contrôler l’efficacité du traitement et l’évolution de la maladie.

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Auteurs

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Benjamin Bassereau

Directeur de la rédaction BOM Presse Clichy

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Bibliographie

  1. Stacul F. et coll., « Iodine-based contrast media, multiple myeloma and monoclonal gammopathies: literature review and ESUR Contrast Media Safety Committee guidelines »European Radiology, mis en ligne le 30 août 2017. DOI : https://doi.org/10.1007/s00330-017-5023-5

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