Le 14 octobre 2018, lors d’une session des Journées francophones de radiologie (JFR) consacrée à l’informatique et aux avancées technologiques, le radiologue belge Erik Ranschaert, président de la Société européenne d’informatique en imagerie médicale (EuSoMII) a abordé le sujet des réseaux sociaux et de leur utilisation par les radiologues.
Interagir en temps réel
Premier constat : dans la communauté médicale comme ailleurs, les réseaux sociaux sont entrés dans les mœurs : « Le réseautage social améliore la communication et la collaboration. Il facilite l’accès à des informations éducatives et scientifiques, souligne Erik Ranschaert. La grande valeur des réseaux sociaux c’est de pouvoir regarder et interagir en temps réel. »
Les « stars » de Twitter
Parmi les radiologues très actifs sur les réseaux sociaux, l’intervenant cite quelques exemples d’influenceurs bien connus sur twitter. Parmi eux, l’Espagnole Maria Diaz Candamio, le Britannique Vikas Shah ou encore l’Australien Frank Gaillard, fondateur du site web Radiopaedia. « Ce sont des plateformes très dynamiques, constate Erik Ranschaert. Sur Twitter, les radiologues publient des cas et les gens peuvent donner leur avis. Ils font aussi des sondages, c’est assez interactif. »
Selon Erik Ranschaert, le grand avantage des réseaux sociaux est qu’ils permettent d’interagir en temps réel entre utilisateurs. © C. F.
Des vidéos pour la formation
Autre plateforme populaire : YouTube, où les médecins partagent leurs vidéos. « Il y a notamment la chaîne Radiology Channel qui compte actuellement plus de 60 000 abonnés. On y trouve des vidéos très intéressantes sur des cas cliniques, la radioanatomie, etc… » Les sociétés savantes de radiologie sont également actives sur YouTube, qui leur permet de faire participer leurs membres, indique Erik Ranschaert.
Un atout pour les sociétés savantes et les revues
« La plupart des sociétés savantes utilisent les réseaux sociaux, en majorité pour informer leurs membres de leurs activités, cours, conférences et webinaires », poursuit-il. Lors des grands congrès, les réseaux sociaux, en particulier Twitter, permettent de promouvoir la communication entre les participants. Les revues scientifiques profitent elles aussi d’une présence en ligne. « Nous avons étudié l’effet de la publication des articles sur les réseaux sociaux et nous avons constaté que les journaux de radiologie qui ont des profils Twitter ont des facteurs d’impact plus élevés que ceux qui n’en ont pas », remarque Erik Ranschaert.
Contacts professionnels
Parmi les réseaux sociaux, on trouve également LinkedIn, sur lequel les radiologues peuvent publier leur profil professionnel. « Cela permet de créer et maintenir des contacts avec d’autres professionnels dans le monde de la radiologie et en dehors », note Erik Ranschaert, qui constate que la radiologie interventionnelle est très active sur la plateforme. Selon lui, LinkedIn présente des fonctionnalités très avantageuses. « Il y a un excellent contrôle sur qui peut visualiser votre profil et pour protéger sa vie privée. Il est aussi possible de créer et de rejoindre des groupes spécifiques en fonction des collaborations et des mises en réseau plus ciblées. On peut également publier des messages en simultané sur Twitter », détaille-t-il.
Les Européens s’informent, les Américains se vendent
Lorsqu’il s’agit de communiquer sur les réseaux sociaux, les mœurs européennes et américaines diffèrent, comme le démontre une enquête réalisée en 2015 auprès de 477 radiologues. Les Européens y vont « pour suivre l’actualité et discuter des cas intéressants », tandis que les radiologues américains les exploitent « pour être plus visibles et faire du self branding », indique Erik Ranschaert. LinkedIn est la plateforme la plus populaire chez les radiologues européens alors que les Américains plébiscitent Twitter. Au total, 85 % des répondants utilisent les réseaux sociaux.
Les initiatives se développent en France
D’après la même enquête, 75,5 % des radiologues utilisent les réseaux sociaux pour des raisons privées et professionnelles, 14,8 % uniquement pour des raisons privées et 9,6 % uniquement pour des raisons professionnelles. Du côté de la radiologie française, la fièvre des réseaux sociaux est encore peu répandue, mais des initiatives naissent, à l’image de France Radiology, un groupe Facebook créé par le radiologue Raphaël Khayat, également à l’origine de Diagnologic, réseau social dédié à la radiologie.
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