Protection des patients et des soignants

La FNMR demande davantage de masques et de coordination contre le COVID-19

Dans une lettre au ministre de la Santé, la Fédération nationale des médecins radiologues réclame des moyens de protections supplémentaires pour les médecins libéraux et leur personnel et appelle les autorités à organiser l’action coordonnée de l’imagerie hospitalière et libérale face à l’épidémie.

Le 16/03/20 à 16:00, mise à jour hier à 14:10 Lecture 2 min.

Faute d’approvisionnement en masques, les soignants risquent de tomber malades et le personnel d’exercer son droit de retrait, prévient la FNMR. © Airman First Class Cameron Otte

Sans masques, les cabinets de radiologie pourraient fermer, avertit la FNMR. Dans une lettre ouverte diffusée jeudi 12 mars, la Fédération nationale des médecins radiologues appelle les autorités à fournir davantage de moyens de protections aux radiologues libéraux et à leurs personnels contre le COVID-19. « Les cabinets n’ont pas assez de masques pour protéger les soignants et les secrétaires qui accueillent le public, sans parler des surblouses ou des lunettes », déplore son président, Jean-Philippe Masson. Début mars, chaque médecin a pu retirer un quota de masques en pharmacies, sur présentation de sa carte professionnelle. « Les plus chanceux en ont eu 50, les autres 10. Or, un masque chirurgical doit être changé toutes les 3 heures », pointe le président de la FNMR.

« Les généralistes vont nous envoyer tous leurs patients qui toussent »

Faute d’approvisionnement en masques, les soignants risquent de tomber malades et le personnel d’exercer son droit de retrait. Des cabinets seraient alors contraints de cesser leur activité, prévient Jean-Philippe Masson. Ce scénario aurait des conséquences graves, alors que le pays est passé au stade 3 de l’épidémie samedi 14 mars : « À ce stade, c’est la médecine de ville qui prend en charge les patients qui ne sont pas en urgence vitale. Les généralistes vont nous adresser tous leurs patients qui toussent pour une radio des poumons, redoute le président de la FNMR. Seul le scanner thoracique permet d’évoquer avec précision le COVID-19, mais nous n’allons pas faire passer un scanner à tout le monde. Nous sommes à la fin de l’hiver et beaucoup d’épidémies circulent encore »

« Il n’y a pas que le COVID-19 »

Selon Jean-Philippe Masson, un bon examen clinique permet d’éviter la radiographie 9 fois sur 10, mais les radiologues risquent d’avoir du mal à refuser l’imagerie à des patients fébriles, qui pourraient être atteints d’une pneumonie bactérienne banale, par exemple. « Il ne faut non plus oublier les autres patients. Il n’y a pas que le COVID-19 », rappelle l’élu syndical, qui souligne que les cabinets libéraux assurent 70 % des actes de radiologie.

Un plan de bon recours

Dans ces circonstances, la FNMR demande aux pouvoirs publics de pouvoir « participer à l’élaboration d’un plan de bon recours à l’imagerie et d’une organisation optimisée des plateaux libéraux dans cette période d’épidémie ». Elle réclame l’organisation en urgence d’une rencontre entre les différents acteurs.

Une demande générale

Cette demande de matériel de protection succède à une première supplique adressée à la direction générale de la santé (DGS) et à la direction générale de l’offre de soins (DGOS) le 5 mars, restée sans réponse. Plusieurs organisations de médecins libéraux ont émis des demandes similaires ces derniers jours, notamment la branche spécialistes de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) et le Syndicat des médecins libéraux (SML). Vendredi 13 mars, au soir, le ministère n’avait pas encore réagi à la lettre de la FNMR. Interrogé par le quotidien Le Monde dimanche 15 mars au soir, le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran a assuré que des masques seraient disponibles cette semaine.

Auteurs

Jérome Hoff

Rédacteur en chef adjoint

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