Le football américain est aussi populaire aux États-Unis et au Canada que le football « classique » l’est dans le reste du monde. Malheureusement, ce sport est connu pour endommager le cerveau de ses pratiquants : certains joueurs professionnels souffrent d’encéphalopathie traumatique chronique, une affection causée par des traumatismes réguliers à la tête, qui progresse vers des maladies neurodégénératives chroniques.
Un casque pour enregistrer les chocs reçus
Elizabeth Moody Davenport et ses confrères du Southwesterner Medical Center de Dallas, au Texas, ont voulu découvrir à quel moment apparaissent les premiers signes de cette pathologie. Ils ont présenté leurs travaux le 28 novembre 2016 au congrès de la Société nord-américaine de radiologie (RSNA). Ils ont réuni 24 membres d’une équipe lycéenne et les ont coiffés pendant toute une saison d’un casque capable d’enregistrer le nombre et la direction des chocs à la tête. Les données ont servi à calculer un score d’exposition cumulative pondérée en fonction du risque (Risk Weighted cumulative Exposure, RWE).
Imagerie de diffusion et magnétoencéphalographie
Les sportifs ont passé un examen d’IRM avant et après l’expérience. La diffusion dans leur cerveau a été analysée grâce à l’imagerie du tenseur de diffusion (diffusion tensor imaging, DTI) et au modèle de Kurtosis (Diffusion kurtosis imaging, DKI) pour mesurer l’intégrité de la substance blanche. Ils se sont aussi soumis à une magnétoencéphalographie afin de permettre aux chercheurs d’observer les changements dans les champs magnétiques produits par les ondes cérébrales.
Exemple de rendu de la matière blanche à partir d’imagerie du tenseur de diffusion et d’imagerie de diffusion kurtosis. Ces imageries permettent de mesurer l’intégrité des fibres de la substance blanche. D. R.
Les changements corrélés entre eux et avec le score RWE
Les scientifiques ont constaté des différences entre l’avant et l’après-saison, aussi bien au niveau de l’intégrité de la substance blanche que de sa fonction. Les changements observés par chaque modalité sont corrélés entre eux. Ils sont plus importants chez les joueurs qui ont reçu plus de coups à la tête. « Il est difficile d’évaluer les conséquences à long terme de ces transformations », commente Elizabeth Moody Davenport, qui note que toutes les techniques utilisées dans le cadre de l’étude sont nécessaires pour déterminer l’impact des chocs à la tête, vu que chacune permet d’observer des processus biomécaniques différents. Un consortium a été formé pour approfondir la recherche en imagerie cérébrale chez les jeunes sportifs.
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