En permettant de caractériser et différencier la matière, le scanner double énergie (Dual Energy CT, DECT) ouvre des nouvelles perspectives pour l’imagerie tomodensitométrique dans de nombreuses indications. La neuroradiologie en fait partie. « Ses applications [dans ce domaine] sont variées et continuent de s’étendre », constatent Postma et coll. dans un article de la revue Current Radiology Reports [1]. Ferda et coll. [2] concluent ainsi que les images non contrastées virtuelles issues d’une angiographie au scanner double énergie sont suffisantes pour détecter les hémorragies intracrâniennes.
134 patients et deux lecteurs
Une étude publiée en juillet [3] par des chercheurs italiens confirme et affine cette hypothèse. Matteo Bonatti et ses confrères de l’hôpital de Bolzano et de l’université de Vérone ont comparé les performances diagnostiques de ces images et celles d’un scanner cérébral simple, sans contraste. Ils ont réuni 134 patients, dont la moitié étaient atteints d’hémorragie intracrânienne. Tous ont passé un scanner cérébral sans rehaussement de contraste et une angiographie au scanner double énergie (DECT). Deux radiologues ont ensuite évalué de manière indépendante les images réelles non contrastées (true non-contrast, TNC) issues du scanner simple et les images non contrastées virtuelles (virtual non-contrast, VNC) dérivées de l’examen au DECT.
Hautes sensibilité et spécificité
Les médecins ont détecté 116 hémorragies chez 67 patients sur les images de TNC. L’accord interobservateur varie de 0,98 à 1 pour les images de ce type, et de 0,86 à 1 pour les images VNC. La sensibilité des images non-contrastées virtuelles oscille entre 0,90 et 1. Leur spécificité va de 0,97 à 1. Les chercheurs en concluent donc que les images VNC sont un bon outil reproductible pour détecter les hémorragies intracrâniennes.
Mais une fiabilité moindre pour estimer l’extension des hémorragies
En revanche, l’étude note que l’interprétation des images de VNC a conduit les lecteurs à sous-estimer l’extension des hémorragies dans 11,9 % des cas. De plus, les hémorragies apparaissent moins claires sur les VNC que sur le TNC.
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