« L’abus d’alcool est dangereux pour la santé », préviennent les bouteilles et les publicités pour boissons alcoolisées. Un récent avis d’experts recommande aux consommateurs de s’en tenir à un maximum de 10 verres par semaine, sans dépasser 2 verres par jour 1 pour éviter les risques. Pourtant, selon une étude parue en juin dans BMJ [1], les buveurs modérés ne sont pas à l’abri des effets néfastes que peut avoir l’alcool sur le cerveau.
550 adultes suivis sur 30 ans
Les chercheurs de l’Université d’Oxford et de l’University College de Londres, ont suivi une cohorte de 550 hommes et femmes adultes de 1985 à 2015. Aucun de ces patients n’était dépendant à l’alcool. Pendant ces 30 années, ils ont noté leur consommation hebdomadaire et réalisé des tests cognitifs réguliers. De 2012 à 2015, ils leur ont fait passer des examens d’IRM cérébrale. L’IRM a servi entre autres à évaluer l’atrophie de leur hippocampe, la densité de leur substance grise et la microstructure de la substance blanche.
Une atrophie de l’hippocampe chez les gros buveurs…
En toute logique, les gros buveurs ont présenté les altérations les plus importantes. Ceux qui consommaient plus de 30 unités d’alcool par semaine risquaient une atrophie de l’hippocampe de manière proportionnelle à leur consommation. Les chercheurs ont également remarqué des différences dans la microstructure du corps calleux et un déclin plus rapide de la fluidité lexicale.
…mais aussi chez les consommateurs raisonnables
Ceux qui buvaient plus modérément, entre 14 et 21 unités hebdomadaires, étaient certes moins exposés. Ils présentaient tout de même trois fois plus de risques d’atrophie de l’hippocampe que les abstinents. Les chercheurs constatent par ailleurs qu’une consommation légère, soit entre un et 7 verres par semaine, n’a aucun effet protecteur. Pour les chercheurs, ces résultats confirment le bien-fondé de la récente réduction de la consommation d’alcool au Royaume-Uni.
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