Étude

L’IRM prometteuse pour diagnostiquer les ovaires polykystiques chez l’adolescente

Dans une étude parue dans Radiology, l’équipe de radiologie pédiatrique de l’hôpital du Kremlin-Bicêtre démontre l’apport de l’IRM dans le diagnostic du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) chez l’adolescente. Elle pourrait concurrencer l'échographie, d'après un des auteurs.

Le 06/10/17 à 15:00, mise à jour hier à 14:16 Lecture 1 min.

Pour diagnostiquer le SOPK chez les adolescentes, l’IRM est plus efficace que l’échographie sus-pubienne (Coupe coronale d'IRM en pondération T2 chez une patiente présentant une forte suspicion de SOPK). © Kremlin Bicêtre/ M. Fondin

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) touche 3 à 10 % des femmes. Il est provoqué par un déséquilibre hormonal et se manifeste entre autres par des cycles menstruels irréguliers, de l’acné persistante et une pilosité importante. Des équipes de l’hôpital du Kremlin-Bicêtre (94) ont évalué le potentiel de l’IRM dans le diagnostic de cette pathologie chez l’adolescente. Les résultats sont parus en juillet dans la revue Radiology [1]. L’étude a inclus 110 jeunes filles, âgées entre 13 et 17 ans, qui ont passé une IRM pelvienne.

Le volume ovarien et le nombre de follicules comme critères

Les auteurs de l’étude se sont basés sur le volume ovarien comme critère diagnostic, comme chez l’adulte en échographie. Ils ont aussi évalué la répartition périphérique des follicules et le nombre de follicules par ovaire. Pour ce critère, un seuil de 28 follicules mesurant entre 1 et 9 mm doit être atteint dans au moins un ovaire. « Ce seuil est bien supérieur à celui défini dans le consensus de Rotterdam, mais il s’approche des seuils proposés en échographie endovaginale avec les nouveaux transducteurs, détaille Maxime Fondin, radiologue qui a participé à l’étude. L’IRM est donc une imagerie de substitution simple qui permet de mener au diagnostic précoce de SOPK chez l’adolescente. »

Un outil de substitution pour le diagnostic

Selon le chercheur, l’IRM est une modalité intéressante pour diagnostiquer les jeunes patientes. « Chez l’adulte, le diagnostic de SOPK repose en grande partie sur des critères diagnostiques posés en échographie par voie endovaginale, explique Maxime Fondin. Or, ces critères ne peuvent pas s’appliquer chez l’adolescente, pour laquelle l’échographie est limitée à la voie sus-pubienne, peu contributive chez les patientes en surpoids pour rechercher des premiers signes parfois très subtils. »

Quand l’échographie n’est pas contributive

L’étude a ainsi suggéré que l’IRM pouvait faire mieux que l’échographie sus-pubienne chez l’adolescente. « L’échographie reste l’examen de première intention, mais lorsque celle-ci n’est pas contributive, comme dans la grande majorité des cas, l’IRM permet de poser le diagnostic », ajoute Maxime Fondin.

Auteurs

Carla Ferrand

Bibliographie

  1. Fondin, M. et coll., « Polycystic Ovary Syndrome in Adolescents: Which MR Imaging–based Diagnostic Criteria ? », Radiology. DOI : 10.1148/radiol.2017161513

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