L’obésité morbide durant l’adolescence pourrait-elle entraîner une perte osseuse permanente ? Pour tenter de répondre à cette question, des chercheurs américains ont fait appel à l’imagerie médicale et à la participation de 23 volontaires dont l’indice de masse corporelle tournait autour de 44 kg/m². Ils ont présenté leurs travaux au congrès annuel de la RSNA, en novembre 2016.
Observer la microarchitecture osseuse
Pour étudier la relation entre l’excès de poids et l’état de la microarchitecture osseuse, Miriam Bredella, radiologue au Massachusetts General Hospital de Boston, et ses confrères, ont analysé des images en 3D réalisés avec un scanner périphérique à haute résolution (HR-pQCT), conçu pour mesurer la densité minérale osseuse afin de déterminer la structure du radius distal. Ils ont également pratiqué des examens d’absorptiométrie biphotonique pour déterminer la composition corporelle. « L’adolescence est le moment où le pic de masse osseuse intervient, de sorte que la perte osseuse durant cette période est un problème grave, rappelle Miriam Bredella. L’étude d’autres états chroniques qui provoquent la perte osseuse à l’adolescence, comme l’anorexie mentale, montre que l’augmentation du risque de fracture persiste à l’âge adulte, même après la normalisation du poids corporel. »
La vitamine D piégée dans les cellules graisseuses
Les résultats indiquent qu’une grande quantité de graisse viscérale couplée à une faible quantité de masse musculaire peut entraîner un risque d’affaiblissement de la structure osseuse chez les adolescents : « La graisse viscérale sécrète des substances qui favorisent l’inflammation chronique, note Miriam Bredella. L’inflammation chronique stimule la formation d’ostéoclastes qui sont des cellules qui résorbent ou décomposent l’os. En outre, la vitamine D, qui est importante pour la santé osseuse, est soluble dans le tissu adipeux et se retrouve piégée dans les cellules graisseuses. » L’étude constate que la masse grasse viscérale « est positivement associée à la porosité corticale », tandis que la masse maigre « est positivement associée à la densité, au volume et à l’intégrité de l’os trabéculaire. » En outre, l’hormone de croissance est présente en quantité moindre chez les adolescents atteints d’obésité viscérale.
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