Passer un scanner de dépistage du cancer du poumon pourrait-il donner envie aux fumeurs de dire adieu à la cigarette ? Une étude britannique publiée dans la revue Thorax met cette possibilité en exergue. « Nous avons évalué le taux d’arrêt du tabagisme parmi un groupe de fumeurs qui participaient à l’essai pilote de dépistage du cancer du poumon au Royaume-Uni », indiquent ses auteurs. Le dépistage consistait en un examen de scanner basse dose.
Les probabilités de sevrage « significativement plus élevées »
Les chercheurs ont fait appel à une cohorte de 4 055 individus à haut risque, âgés de 50 à 75 ans. Les participants ont été randomisés. Dans le sous-ensemble de 1 546 fumeurs inclus dans l’étude, 759 (49 %) étaient dans le bras « intervention » et 787 (51 %) dans le bras « témoin ». Les résultats montrent que les taux d’arrêt du tabac étaient de 5 % dans le groupe témoin contre 10 % dans le groupe « intervention » à 2 semaines de l’examen de dépistage. Ces mêmes taux s’élevaient à 15 % contre 10 % sur une période de suivi s’étendant jusqu’à deux ans.
Ceux qui ont besoin d’examens complémentaires sont ceux qui arrêtent le plus
L’article indique également que « les probabilités de sevrage chez les participants examinés étaient significativement plus élevées à court terme (OR ajusté (2,27), IC 95 % 1,56 à 3,64, p < 0,001) et à plus long terme (OR ajusté 1,60, IC 95 % 1,17 à 2,18, P = 0,003) que chez les membres du groupe de contrôle. » Les auteurs ajoutent que les participants du bras « intervention » qui avaient besoin d’examens complémentaires « étaient plus susceptibles de cesser de fumer à plus long terme que le groupe témoin (OR ajusté 2.29, IC 95 % 1.62 à 3.22, p = 0.007) et que ceux qui avaient eu un résultat négatif lors de leur dépistage (OR ajusté 2.43, IC 95 % 1.54 à 3,84, p < 0,001) ».
Une motivation supplémentaire
L’étude conclut que le passage d’un scanner de dépistage du cancer du poumon motive les participants à haut risque à arrêter de fumer. C’est le cas « en particulier chez ceux qui reçoivent un résultat d’analyse positif. » Cet examen paraît donc être une bonne occasion de sensibiliser à l’arrêt du tabac. Les auteurs précisent que des recherches comportementales supplémentaires sont nécessaires « pour évaluer les stratégies optimales pour intégrer le sevrage tabagique avec un dépistage stratifié du cancer du poumon ».
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