Les connaissances sur les liens entre le trouble bipolaire et les modifications du cerveau étaient jusqu’ici hétérogènes et parfois contradictoires. En réaction, un groupe de travail s’est formé sous le nom de « consortium Enigma » pour partager les savoirs et réaliser différentes études sur le sujet. Ils ont publié dans la revue Molecular Psychiatry les résultats de la plus grande méta-analyse réalisée à ce jour [1].
Évaluer l’épaisseur de la matière grise corticale
L’étude cas-témoins a inclus 6 503 individus de différentes cohortes qui ont tous passé une IRM. Il s’agissait d’évaluer l’épaisseur de la matière grise corticale et la mesure de sa surface. L’analyse s’est basée sur une image structurelle pondérée en T1 et une segmentation corticale réalisée selon un référentiel partagé par les différentes équipes impliquées. La méthode utilisée pour l’évaluation du changement d’épaisseur est le d de Cohen.
[contenu_encadre img= » » titre= »Le d de Cohen » auteur= »B. B. d’après Wikipédia » legende= » » credit= » »]Le d de Cohen permet de caractériser la magnitude d’un effet associé dans une population donnée par rapport à une hypothèse nulle. [/contenu_encadre]Plus fine dans les régions frontale, temporale et pariétale des deux hémisphères
Chez les patients atteints de trouble bipolaire, la matière grise corticale était plus fine dans les régions frontale, temporale et pariétale des deux hémisphères que chez les patients sains. Le trouble bipolaire avait l’effet le plus important dans la pars opercularis gauche, le gyrus fusiforme gauche et la partie rostrale gauche du gyrus frontal moyen. Il n’existe pas de différence significative entre les sous-types de trouble bipolaire. La durée de la maladie est associée à une diminution significative de l’épaisseur de la matière grise, mais pas avec sa surface. La prise de médicaments, tels que le lithium, est associée, elle, à une augmentation significative de l’épaisseur entre les malades traités et les malades non traités.
Des associations non détectées jusqu’ici
Pour les auteurs, l’analyse publiée révèle des associations non détectées jusqu’ici. Ils ont notamment découvert une corrélation entre la réduction de la surface corticale et les patients avec des antécédents de psychose, mais pas d’association avec l’état de l’humeur des patients. « Notre analyse fournit une analyse extensive des variables pouvant biaiser l’analyse dans les études de neuro-imagerie du trouble bipolaire », concluent-ils.
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