Témoignage

Jean-Philippe Masson : « Nous avons concentré nos activités sur un seul cabinet »

Le président de la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR) Jean-Philippe Masson, exerce au sein d’un groupe d’imagerie avec une vingtaine de confrères dans l’Aude. Faute de matériel de protection et de personnel, la structure a dû fermer ses cabinets périphériques pour maintenir son activité pendant l’épidémie de COVID-19. L'interview a été réalisée le 18 mars 2020.

Le 20/03/20 à 16:30, mise à jour hier à 15:15 Lecture 2 min.

La FNMR reçoit les demandes de radiologues qui cherchent à s'organiser pour poursuivre leur activité pendant l'épidémie de COVID-19, témoigne Jean-Philippe Masson. © Virginie Facquet

Docteur Imago / Comment votre groupe de radiologie s’organise-t-il en cette période de crise ?

Jean-Philippe Masson / Nous avons fermé nos sites périphériques et concentré notre activité sur notre cabinet en clinique, à Carcassonne, pour prendre en charge les urgences et assurer les rendez-vous encore honorés. Beaucoup de patients ont annulé mais certains continuent de venir.

D. I. / Au 18 mars, des témoignages font état de fermetures de cabinets en France. Avez-vous des informations à ce sujet ?

J.-P. M. / Les groupes de radiologie se réorganisent. Ils ferment certains sites parce que le personnel doit s’arrêter pour garder ses enfants ou a fait valoir son droit de retrait à cause du manque de moyens de protection, notamment de masques. Ils regroupent leur activité et les masques dont ils disposent pour protéger leur personnel.

D. I. / Le ministre a annoncé la livraison de masque en pharmacie pour les médecins de ville. Les radiologues en ont-ils reçu ?

J.-P. M. / Ils commencent à arriver au compte-gouttes. J’ai pu avoir une boîte de 50 masques en pharmacie ce matin (18 mars, NDLR) et mon groupe d’imagerie, qui compte une vingtaine de radiologues, devrait pouvoir en récupérer 3 de plus. C’est peu et ça ne tient pas compte des besoins de protection du personnel, manipulateurs et secrétaires. De plus, il s’agit de masques chirurgicaux, pas de masques FFP2, ce qui pose un problème pour la prise en charge des patients.

D. I. / Vous avez lancé le 12 mars un appel au ministre de la Santé pour qu’il fournisse davantage de masques et organise une concertation pour coordonner l’action de la médecine hospitalière et de la médecine de ville. Avez-vous eu une réponse ?

J.-P. M. / Ni de la Direction générale de l’offre de soins, ni de qui que ce soit. J’ajoute que beaucoup de radiologues se rapprochent des Agence régionales de santé (ARS) pour connaître la conduite à tenir mais que ces dernières restent injoignables.

D. I. / La FNMR reçoit-elle beaucoup de demandes de renseignements de la part des radiologues ?

J.-P. M. / Oui. J’ai notamment reçu l’appel d’un radiologue qui était démuni. Il n’avait pas de masques. Il ne sait pas comment il va faire pour continuer son activité sans mettre en péril les soignants. Si les soignants sont malades, ils ne peuvent plus soigner. D’ores et déjà, des médecins sont infectés ou placés en quarantaine. C’est une catastrophe.

Auteurs

Jérome Hoff

Rédacteur en chef adjoint BOM Presse Clichy

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