Selon l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), les services et cabinets qui utilisent des scanners ont encore des progrès à faire en matière de la radioprotection. Son bilan des inspections réalisées pendant l’année 2015 auprès de 77 installations de scanographie « exclusivement dédiées à l’imagerie médicale », l’instance soulève plusieurs manquements à la réglementation.
Un principe de justification plus ou moins appliqué
Ils concernent d’abord la radioprotection des patients. Sur 18 indicateurs, correspondant chacun à une exigence réglementaire, 5 sont évaluées comme « insuffisants » pour l’ensemble des installations inspectées. Le rapport constate ainsi que le principe de justification est plus ou moins appliqué. Si la prescription médicale est présente pour tous les examens, les demandes sont en effet « souvent imprécises » et ne détaillent les informations cliniques nécessaires à la prise en charge optimale du patient que dans 57 % des installations inspectées. Par ailleurs, constate l’ASN, l’analyse préalable à la demande d’examen n’est pas systématique et « les professionnels ne recherchent pas toujours le recours à une technique alternative non irradiante », comme l’IRM et l’échographie.
L’optimisation des protocoles d’examen reste à généraliser
Autre sujet de manquements : l’optimisation. L’ASN note que 40 % des établissements inspectés ont adapté tous les protocoles livrés avec le scanner à la pratique professionnelle médicale et que 49 % les ont adaptés de manière partielle. 65 % ont mis en place une procédure d’optimisation pour la prise en charge des patientes dont la grossesse est connue. « Dans l’ensemble, l’optimisation des protocoles d’examen reste à généraliser en tenant compte notamment de l’âge et du morphotype du patient et des fonctionnalités du scanner », conclut le bilan sur cette question.
Un manque de formation
Cette situation est peut-être la conséquence d’un manque de formation des professionnels à la radioprotection : la formation théorique et pratique prévue par l’article L. 1333-11 du Code de la santé publique a été assurée pour l’ensemble des personnels visés dans moins de la moitié des installations inspectées, et de manière partielle dans les autres. Enfin, les non-conformités des contrôles de qualité ne sont levées totalement que dans 37,3 % des installations.
Former les généralistes, mettre l’accent sur l’IRM et les ultrasons et mieux manager la qualité
Ces résultats observés sur l’année 2015 sont toutefois {« plus satisfaisants que ceux de la synthèse réalisée sur la période 2011-2015 »}, précise l’ASN, qui liste plusieurs mesures à prendre pour améliorer la situation. Parmi celles-ci : la formation des médecins à la radioprotection des patients, principalement celle des médecins généralistes « qui doivent justifier leur choix de l’examen sur la base du Guide du bon usage des examens d’imagerie médicale », édité par la Société française de radiologie. Un autre axe d’amélioration consiste à améliorer la disponibilité des techniques d’exploration non ionisantes (IRM, échographie) pour faciliter la substitution des examens irradiants. Enfin, conseille l’ASN, il faut mettre en œuvre « un système de management de la qualité des pratiques par la mise en place d’un système de management de la qualité dans les services de radiologie. Ce système devra couvrir la validation de la demande d’examen faite par le médecin généraliste jusqu’à la rédaction du compte rendu de l’acte. »
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