Rencontres du progrès médical

Le SNITEM appelle l’État et les radiologues à ne pas craindre l’innovation

Le SNITEM a tenu ses Rencontres du progrès médical le 12 septembre à Paris. Soucieux de voir disparaître les « obstacles » à l’innovation en matière de technologies médicales, les industriels du secteur et leurs invités ont encouragé les radiologues à se convertir à l’intelligence artificielle et les autorités à assouplir la réglementation.

Le 25/09/17 à 15:00, mise à jour hier à 15:10 Lecture 2 min.

Julien Muresianu, spécialiste intelligence artificielle, Jalgos (à gauche), le professeur Fabrice Chrétien, AP-HP, (au centre) et François Vorms, Directeur général de Toshiba Medical France ont fait le point sur l'intelligence artificielle et les Big data © SNITEM

L’Institut Pasteur à Paris a accueilli les cinquièmes Rencontres du progrès médical le 12 septembre dernier. Le thème retenu cette année par l’organisateur, le Syndicat national de l’industrie des technologies médicales (SNITEM) : « Pourquoi l’innovation fait-elle peur en France ? ».

« Les médecins ne seront pas remplacés par l’intelligence artificielle »

Beaucoup d’interventions ont évoqué l’imagerie médicale. La spécialité a notamment été citée comme exemple de la pénétration du big data et de l’intelligence artificielle dans le monde de la santé. Les orateurs ont invité les radiologues à accueillir cette nouveauté plutôt qu’à s’en méfier. « Pour l’imagerie, le big data est indispensable aujourd’hui et sera incontournable demain. Comme les examens se multiplient et fournissent de plus en plus de données, les logiciels sont une aide pour le praticien », estime François Vorms, directeur général de Toshiba Medical France. 0 Les médecins qui se servent de l’intelligence artificielle remplaceront ceux qui ne l’utilisent pas. Mais les médecins ne seront pas remplacés par l’intelligence artificielle », précise Jérôme Chevillotte, directeur général marketing de GE Healthcare.

Simplifier la réglementation

De manière générale, les membres du SNITEM souhaiteraient voir disparaître les « obstacles » que les innovations dans le domaine des dispositifs médicaux doivent surmonter avant d’atteindre le marché. Le président du syndicat, Stéphane Régnault, a ainsi déploré l’inertie des organisations et le système réglementaire calqué sur celui des médicaments. Les dernières prises de position du président de la République Emmanuel Macron et de la ministre de la Santé Agnès Buzyn en faveur d’une simplification ont cependant rassuré l’ensemble des intervenants.

Assouplir le principe de précaution

Souvent désigné comme frein majeur car jugé inadapté à la grande variété des dispositifs médicaux, depuis la seringue jusqu’au cœur artificiel, le principe de précaution a fait l’objet d’un quasi-consensus contre lui. Quand Stéphane Piat, directeur général de Carmat, le fabricant du cœur artificiel total, en a appelé à appréhender différemment l’innovation de rupture, Isabelle Adenot, présidente de la Commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux et des technologies de santé de la HAS (Cnedimts), a exprimé son accord. « Je crois à deux principes : d’abord, on doit graduer les risques selon qu’on s’intéresse à un produit commercialisé, une innovation ou une innovation de rupture. Ensuite, la sécurité ne doit pas prendre le pas sur le bénéfice du patient », a-t-elle epliqué. Une notion de bénéfice-risque pour le patient aujourd’hui non prise en compte dans les évaluations.

Raisonner en termes de bénéfice pour le patient sur l’ensemble du parcours de soins

Pour les intervenants, le système d’organisation doit également évoluer pour s’ouvrir à l’innovation qui transforme la façon de travailler, le rapport à l’espace mais aussi les coûts. L’exemple de l’IRM 3 T démontre la nécessité de raisonner en termes de bénéfice pour le patient sur l’ensemble du parcours de soins. Seule façon, pour cette technique de pointe, de sortir de l’enveloppe budgétaire dédiée à l’imagerie et donc de pouvoir se répandre dans les services hospitaliers.

Auteurs

Marine Cygler

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