La formation par la simulation consiste à pratiquer sur des appareils et des mannequins, au lieu de faire appel à de vrais patients. Une des sessions du Congrès européen de radiologie (ECR), qui s’est tenu à Vienne (Autriche) du 1er au 5 mars dernier, s’est intéressée aux avantages de cette forme de pédagogie dans le cadre de l’apprentissage de l’échographie.
L’apprentissage « sans risques et sans stress »
Pour Adnan Kabaalioglu, professeur de radiologie à la faculté de médecine Akdeniz à Antalya (Turquie), ils sont nombreux : « Les simulateurs en échographie peuvent être bénéfiques, notamment pour les interventions guidées sous échographie, les explorations transvaginales et les explorations fœtales, estime-t-il. C’est une bonne préparation avant de se trouver face à un vrai patient. L’orientation anatomique est plus rapide et l’apprentissage se fait sans risques et sans stress. »
Des systèmes de plus en plus sophistiqués
Depuis la création des premiers mannequins de simulation dans les années soixante, les avancées technologiques ont permis de mettre au point des systèmes de plus en plus sophistiqués : « Grâce aux technologies informatiques, des composants visuels, tactiles et auditifs ont été intégrés dans toutes les procédures de simulation chirurgicale, interventionnelle et endoscopique », détaille Adnan Kabaalioglu. Désormais, en échographie, de nombreux types de simulateurs existent pour différents usages. « Des simulateurs d’ultrasons ont été développés pour les examens abdominaux, obstétriques, gynécologiques et cardiaques, indique l’intervenant. Des modèles interventionnels pour les biopsies abdominales et mammaires et l’abord vasculaire sont également disponibles pour la formation des internes. »
Familiariser les futurs médecins à l’échographie
Radu Badea, professeur de radiologie à la faculté de médecine de Cluj-Napoca (Roumanie), considère l’échographie elle-même comme un outil d’apprentissage performant. « Elle permet aux étudiants de comprendre l’anatomie et la physiologie, y compris les phénomènes pathologiques : sténose vasculaire, fonction cardiaque, etc… », explique-t-il. Selon lui, cette caractéristique fait de l’échographie une modalité qui dépasse largement les frontières de la radiologie. « L’échographie est un instrument de diagnostic accessible à tous les cliniciens, indique-t-il. Elle fournit des informations en temps réel de manière non invasive, la résolution d’image est de bonne qualité. C’est une modalité qui permet d’obtenir des données cliniques multimodales, anatomiques, fonctionnelles et hémodynamiques. »
Selon Radu Badea, professeur de radiologie à la faculté de médecine de Cluj-Napoca, en Roumanie, la pratique de l’échographie « permet aux étudiants de comprendre l'anatomie et la physiologie, y compris les phénomènes pathologiques : sténose vasculaire, fonction cardiaque, etc. » © C. F.
Une modalité qui peut paraître complexe
Néanmoins, son approche peut sembler difficile à première vue. « Il y a plusieurs sources d’erreurs à éviter, des artefacts, un grand nombre de sondes, une diversité et un manque de standardisation des machines… À cause de cela, l’échographie elle peut paraître complexe et les étudiants en médecine sont parfois réticents à la pratiquer. » C’est là que l’apprentissage par la simulation montre tous ses avantages pour se familiariser avec la modalité. « Avec la simulation, les conditions de pratique sont presque identiques à la réalité et la procédure peut être répétée plusieurs fois, jusqu’à ce que les objectifs d’apprentissage soient atteints, assure l’intervenant. Cette méthode donne de la confiance aux étudiants. »
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