« Nous sommes très très en colère ». Le rapport « Charges et produits 2026 », publié fin juin par l’Assurance Maladie, ne plaît pas aux radiologues libéraux, comme en témoigne Jean-Philippe Masson, président de la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR). « C’est une volonté gouvernementale de rendre les médecins libéraux responsables de la mauvaise gestion de l’Assurance maladie. L’État veut faire payer les médecins pour l’hôpital et nous ne sommes pas d’accord. »
Les patients impactés
Dans son rapport, la CNAM indique vouloir « la baisse des tarifs des secteurs qui présentent un haut niveau de rentabilité ». La radiologie et la radiothérapie sont directement pointées du doigt. Toutes deux bénéficient d’une double tarification – facturation à l’acte et forfaits techniques – que l’Assurance maladie veut modifier. Elle indique ainsi vouloir abaisser la cotation des actes « pour ramener le niveau de rentabilité du secteur à un niveau plus équitable par rapport aux autres secteurs de la santé », et se demande si « le montant des forfaits techniques ne serait pas surévalué par rapport au coût réel des investissements en équipement ». Une situation qui entraînerait « une sur-rémunération incitant au remplacement systématique des équipements au bout de sept ans » et une « utilisation intensive des équipements pour maximiser le rendement économique des forfaits techniques ».
Des appareils obsolètes ?
S’ils devaient se concrétiser, de tels changements auraient directement un impact sur les patients, prévient Jean-Philippe Masson. « On va revenir en arrière, avec une pénurie de machines. La population locale va devoir attendre plusieurs mois. Le gouvernement se fiche de la santé des Français. » Concernant le renouvellement des équipements, le président de la FNMR invoque l’argument de la dépendance des radiologues aux logiciels internes présents dans les appareils. « Nous voyons de plus en plus de logiciels d’IA qui aident les radiologues, à trouver des fractures par exemple. Mais il y a aussi des logiciels IA qui sont intégrés dans les équipements et fonctionnent en transparence. lls permettent de réduire la dose de rayon X, notamment. Ceux-là, nous ne pouvons pas les avoir si nous gardons les mêmes machines pendant 10 ou 15 ans », signale-t-il.
Des actions à venir
Après la sortie du rapport, la FNMR « réfléchit avec les autres syndicats » à « un certain nombre d’actions ». « Et pas seulement la radiologie », souligne Jean-Philippe Masson. « Ce rapport, c’est une sorte de destruction de la médecine libérale », résume-t-il.
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