Modes d'activité

Les radiologues hospitaliers sont les premières victimes de la pénurie

La pénurie de radiologues frappe le secteur public comme le secteur privé, mais ses effets varient selon le mode d’exercice des médecins. Source de suractivité chez les hospitaliers, elle peut aussi ouvrir de nouvelles opportunités aux professionnels libéraux et à ceux qui choisissent de pratiquer l'intérim.

Le 28/09/17 à 7:00, mise à jour hier à 15:23 Lecture 2 min.

En fonction du mode d'activité des radiologues, la pénurie peut révèler des réalités contrastées (photo d'illustration) © Benjamin Bassereau

Les radiologues hospitaliers font face à un trop-plein d’activité

Dans le secteur public, le taux de vacance à l’échelle nationale atteint les 40 % pour l’imagerie médicale. Les radiologues hospitaliers sont donc les premiers à souffrir de la pénurie. Dans une situation de sous-effectif médical, alors que la radiologie est de plus en plus sollicitée et que le nombre d’examens de scanner et d’IRM est en forte hausse, le trop-plein d’activité et le risque de burnout dans le secteur hospitalier sont une réalité. À ce sujet, la France a d’ailleurs fait l’objet d’un rappel à l’ordre de la part de la Commission européenne en septembre 2013. L’institution lui demandait expressément de respecter la directive sur le temps de travail et les temps de repos des médecins hospitaliers.

Les libéraux ont plus de travail et (peut-être) plus de revenus

En cette période démographique problématique, on pourrait imaginer qu’un jeune radiologue qui ouvre son cabinet n’aura pas de difficulté particulière à constituer sa patientèle, pour peu qu’il choisisse une région qui ne soit pas déjà fortement dotée. Les radiologues libéraux sont aussi concernés par la pénurie et ses effets potentiellement pervers sur la charge de travail. Ils peuvent paradoxalement bénéficier de ce contexte démographique tendu. Le manque de radiologues peut ainsi engendrer une augmentation d’activité dans le secteur libéral et donc une hausse de revenus non négligeable. En témoignent les cabinets d’imagerie récemment fermés à Calais, Ouistreham, Issoire et Tulle, qui ne manquaient pas de patients… seulement de radiologues pour reprendre l’activité.

L’intérim pour contourner les difficultés

En attendant de trouver un radiologue qui s’installerait de manière pérenne, certains établissements de santé font appel à des médecins intérimaires. L’avantage, pour ceux qui choisissent ce mode d’activité, est qu’ils peuvent bénéficier d’une plus grande souplesse d’exercice. Dans les agences spécialisées dans le secteur de la santé, les offres de missions dédiées aux radiologues ne manquent pas et les tarifs sont intéressants. Un exemple trouvé sur le site de l’une d’entre elles annonce une rémunération de 650 euros nets la journée et 1 300 euros nets pour une garde en 24 heures, avec des frais de logement et de transport pris en charge.

Auteurs

Carla Ferrand

Journaliste cheffe de rubrique

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