Docteur Imago / Quel était l’objectif de ces journées ?
Michel de Mathelin / Les Journées scientifiques WP3 FLI ont lieu chaque année. Elles sont l’occasion de rassembler la communauté scientifique et médicale intéressée par l’imagerie interventionnelle. Ce sont des rencontres assez spécialisées et pluridisciplinaires qui permettent d’échanger sur les compétences scientifiques, les images, la physique, les ultrasons, la résonance magnétique, la biomécanique, la robotique, etc. Nous rassemblons une centaine de participants. Nous invitons des spécialistes mondiaux et nous faisons le point sur l’avancement de la trentaine de collaborations mises en œuvre au fil des ans.
D. I. / Quels ont été, selon vous, les temps forts de ce congrès ?
M. de M. / Les participants ont pu suivre en direct vidéo un traitement par ultrasons focalisés délivré à l’hôpital Édouard-Henriot. Un échange interactif a eu lieu. C’est une grande première pour ce congrès ! Cette technique peu invasive est utilisée pour traiter les tumeurs solides que ce soit pour le cancer du foie, du sein, du rein, du cerveau, etc. C’est une spécialité à Lyon depuis de nombreuses années. Les pionniers du traitement du cancer localisé de la prostate par ultrasons travaillent ici.
D. I. / Quelles pratiques voyez-vous se développer dans les prochaines années ?
M. de M. / Les ultrasons focalisés sont une nouveauté en clinique, même s’ils existent depuis longtemps en recherche. Nous travaillons sur l’assistance robotisée aux procédures percutanées et sur le guidage en radiothérapie. Nous évoluons vers une imagerie qui n’est plus uniquement une imagerie de diagnostic, mais une imagerie d’assistance opératoire. Nous travaillons de plus en plus en mini invasif et, comme nous ne voulons pas opérer à l’aveugle, nous essayons d’utiliser le maximum de modalités d’imagerie et opératoires, mais nous avons encore des problèmes pour fusionner des modalités différentes.
D. I. / Comment les radiologues trouvent-ils leur place dans cette évolution ?
M. de M. / Les radiologues ont bien perçu que leur avenir était dans la réalisation de gestes en interventionnel. Ils ne peuvent plus se cantonner au diagnostic. Nous pouvons imaginer que les moyens informatiques seront de plus en plus performants, au point qu’une détection automatisée de structure en imagerie de haute résolution sera plus efficace que le radiologue. Si c’est le cas, le rôle de ce dernier se limitera au contrôle. Il sera donc important qu’il se concentre sur les gestes invasifs. À l’inverse, les chirurgiens veulent être de moins en moins invasifs. Il y a une vraie évolution, voire une convergence, car les chirurgiens s’intéressent à l’imagerie et veulent travailler avec des radiologues.
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